Le Cameroun pourrait accuser de nouveaux retards dans le remboursement de sa dette liés aux tensions politiques, c’est ce qu’explique le journaliste Boris Bertolt. Le lanceur d’alerte a publié un texte à cet effet.
Les jours passent et les mauvaises nouvelles s’amoncellent pour le Cameroun. Le contexte politique tendu n’arrange rien. Au contraire fait peser des risques sur les capacités du Cameroun à lever des fonds à l’échelle internationale.
En effet dans son dernier rapport qui date du 21 février 2025, l’agence de notation Moody’s menace d’abaisser de nouveau la note du Cameroun. Une agence de notation financière est un organisme chargé d'évaluer le risque de non-remboursement de la dette ou d'un emprunt d'un État.
Moody’s écrit : « Les niveaux de liquidité du gouvernement sont vulnérables aux chocs des prix mondiaux des carburants, aux dépenses de sécurité non budgétisées, aux entreprises publiques en difficulté financière et au durcissement des conditions de financement ». S’ajoute « une gestion de la dette et des liquidités médiocre dans un contexte de durcissement des conditions financières nationales et internationales » qui exacerbent le risque de nouveaux retards de paiement, prédit Moody’s.
Selon l’agence, cela « entraînerait probablement une dégradation de la note » du pays. Cette mise en garde intervient dix-neuf mois 19 mois après que Moody’s ait abaissé de B2 à C1 la note du Cameroun indiquant que le gouvernement faisait face à des difficultés de trésorerie lesquelles ont orchestré des retards de paiement au titre du service de la dette extérieure à la fin de 2022 et en 2023.
Les retards de paiement de quelques jours pointés par l'agence concernaient les emprunts dus à Deutsche Bank Spain, Exim Bank China et Exim Bank Turkey. Les craintes de l’agence de notation Moody’s s’appuient également sur « des risques politiques persistants qui pourraient potentiellement exacerber les pressions financières et sociales actuelles, notamment le risque d'une transition désordonnée du pouvoir présidentiel ».