'Sortir changer d'air ressemble désormais à un parcours du combattant au Cameroun'

Dans une publication sur les réseaux sociaux, un camerounais a décrit comment il se sent depuis qu'il a vu une femme en train de pisser dans la sauce de l'Okok.

"Buzz ou réalité, la vidéo montrant la tenancière du restaurant OKOK en train d'uriner dans une marmite pleine de sa recette miracle m'a complètement retourné, au point que je n'arrête pas d'avaler du volgalène pour tenir mes tripes en place. Cette monstrueuse capsule vidéo s'est incrustée sur mon écran juste après que j'ai fini mon plat de ndolé chez une maman à Deido. Depuis, je vomis sans arrêt.

La capacité des Camerounais à commettre des délits de masse en toute conscience a atteint un tel degré de cynisme que sortir pour s'amuser, se distraire ou simplement changer d'air ressemble désormais à un parcours du combattant dans un champ de mines.

Du coup, la propension des Camerounais à fréquenter les restaurants va en prendre un coup. À moins que certains n'appellent en renfort cette résilience pour laquelle on est connus. Car il faut le dire, l'amour des Camerounais pour les lieux de plaisir est bien connu. Ici, une bière a une saveur particulière consommée plus au bar qu'à la maison. C'est à la cave que le vin prend un goût de nectar, c'est chez la tchizza et au circuit que l'on déguste le meilleur okok salé. Mais depuis peu, ces mythes se déconstruisent comme un château de cartes.

La bière et le bon vin des bars et caves ont été remplacés par des breuvages frelatés. Et maintenant, pour des raisons d'enrichissement rapide, l'urino-thérapie fait son entrée dans les marmites des circuits. À quel saint se vouer désormais? Pauvres de nous, 'ndjoka-boy', qui misons 2000 francs pour la ration à domicile contre 5000 francs pour la 'best-life'; nous voilà obligés de replier à domicile et de réajuster les budgets.

La bouée de sauvetage serait-elle le 'tourne-dos', sachant que la sorcière ne crachera pas dans la marmite sous nos yeux? Peut-être! Mais n'oublions pas que la gargotière d'Obala, qui a inventé les beignets-caca, vendait aussi à ciel ouvert. En ces temps d'immoralité accélérée, qu'est-ce qui empêcherait notre gargotière chérie de laver les poissons avec ses strings et de déféquer sur les condiments avant de les sortir? Seul Dieu garde le continentais."