Soutien du peuple Ouldeme A Lgr Barthélémy Yaouda suite aux propos de Cavaye Yeguie Djibril le 17 avril 2025

Cavaye Niat Et Biya Image illustrative

Mon, 28 Apr 2025 Source: www.camerounweb.com

Dans une tribune poignante, le peuple Ouldémé rejette les propos de certains chefs traditionnels qui auraient désavoué leur illustre fils, Mgr Barthélémy Yaouda Hourgo, après sa prise de position sur la situation politique du pays. Au-delà du conflit apparent, ce texte révèle les profondes fractures sociales et le sentiment d'abandon qui règnent dans cette communauté du Nord-Cameroun, dénonçant l'absence d'infrastructures sanitaires, éducatives et routières. Une tribune qui met en lumière les tensions entre autorités traditionnelles, pouvoir politique et aspirations populaires dans cette région historiquement marginalisée.



Tribune… SOUTIEN DU PEUPLE OULDEME À LGR BARTHÉLÉMY YAOUDA SUITE AU PROPOS DE CAVAYE YEGUIE DJIBRIL LE 17 AVRIL 2025

« Le peuple Ouldémé en général, suite à la sortie honteuse et dangereuse de certains de ses représentants traditionnels, constate avec amertume et regret que cette sortie emprunte de manipulations politiques qui a causé d’énormes dommages au sein de ce peuple qui, depuis des décennies, subit la méchanceté des hommes forts de la politique de notre cher pays.

Il n’est pas expédient de rappeler qu’une délégation constituée du Chef de Canton et de certains chefs de troisième degré se sont rendus le jeudi 17 avril 2025 chez le Président de l’Assemblée Nationale à Mada Kolkoch pour produire un faux démenti des propos de Monseigneur Barthélémy YAOUDA HOURGO, qui avait précédemment émis un avis sur la vie politique de notre pays.

Cette délégation à travers quelques personnes, et dont les vidéos circulent en boucle sur les réseaux sociaux, auraient tenu des propos graves de nature à remettre en cause ceux tenus par Monseigneur Barthelemy. Le discours desdits chefs n’engage en rien le peuple Ouldémé qui reste solidaire aux propos tenus par Monseigneur Barthélémy YAOUDA HOURGO.

Faut-il rappeler que Monseigneur Barthélémy YAOUDA HOURGO est né et a grandi auprès des siens (Ouldémé) dans la douleur de l’injustice sous toutes ses formes. De ces expériences difficiles nait sa vocation, celle de porter plus haut la voix des sans- voix, le tout au nom de sa foi. Ce qui lui a valu la menace de certains partis politiques de notre cher pays et de certains médias acquis à leurs causes.

Le peuple Ouldémé, lésé depuis plusieurs décennies ne dispose par exemple d’aucun Centre de Santé Intégré crée par l’Etat. A ce jour, un bon nombre de mamans croupissent en route avec leurs grossesses tentant souvent en vain de joindre le centre de santé de Mayo-Ouldémé, créé pour nous par les missionnaires catholiques à qui nous renouvelons d’ailleurs notre très profonde gratitude. L’Ecole, n’en parlons plus. Beaucoup de nos enfants abandonnent l’Ecole. Il n’est pas aisé pour un enfant de Sama par exemple, de moins de 13 ans de faire plus de 30 kilomètres en aller-retour et à pied chaque jour pour rejoindre ses camarades au Lycée de Mayo-Plata.

La pauvreté ambiante faisant son cours, les parents peinent à se mobiliser et de ce fait, nos écoles publiques croupissent dans la désuétude et le délabrement tant en infrastructures qu’en personnels d’encadrement, ceci sous un regard indifférent de ceux qui, aujourd’hui fustigent Monseigneur Barthélémy. Le grand marché du Canton, jadis vivrier des céréales et du petit bétail est aujourd’hui réduit à un marché de ravitaillement alimentaire à cause du non entretien de l’unique route de desserte longue de moins de 5 Km.

Il y va de même des routes quittant Sama à Mayo-Plata en passant par Mayo- Ouldémé et Dibong. S’il vous arrivait encore d’avoir un peu de courage de nous rendre visite lors de vos moments uniques et privilégiés (Campagnes électorales), nous vous rassurons que vous ferrez assez d’économie en carburant car ces routes ne sont pas compatibles aux véhicules, surtout vos belles voitures.

Le chômage, nous le savons bien, est une situation qui ronge toute la république ; mais chez nous, il fait d’autant plus peur que les plus petits ont perdu l’envie d’essayer, de persévérer et de résister. Leurs ainés ont tout essayé, vendu leurs biens pour l’école... et le point de chute final, c’est les lieux de consommation d’alcool au quartier car ils ont tout essayé, tout cherché mais en vain. La situation est grave et fait naitre naturellement un sentiment de frustration qui fait même croire à certains jeunes, à tort ou à raison qu’ils sont vomis de la société camerounaise.

C’est pourquoi, TOUT LE PEUPLE OULDEME, tout en rejetant formellement les propos isolés de certains de ses représentants traditionnels, réitère son entière confiance et soutien en son digne fils, Monseigneur Barthélémy YAOUDA HOURGO, Évêque du diocèse de Yagoua à qui il encourage de continuer sereinement et surtout sans peur sa noble mission, celle de porter plus haut la voix des opprimés et des laisser-pour-comptes. Notre contexte actuel nous apprend qu’avoir peur, c’est être coupable deux fois. D’abord parce qu’on refuse de s’assumer et aussi parce que nous manquons le devoir de l’histoire, celui de venir au secours aux plus petits. Nous avions eu peur avant et nous avons lu la facture. Désormais rien ne sera plus comme avant.

Beaucoup de courage Monseigneur et que Dieu Lui-même accomplisse davantage en vous ce qu’il a commencé.»

Ainsi va la République

Pour toute information confidentielle que vous souhaitez rendre publique. Écrivez à l’adresse WhatsApp: ‪+33 7 53 99 50 71‬

BORIS BERTOLT

Source: www.camerounweb.com