Stéphane Kameugne - Brillant étudiant camerounais assassiné en France

Stéphane Kameugne

Fri, 23 Sep 2022 Source: www.camerounweb.com

Quelle histoire tragique que celle de Stéphane Kameugne. C’est l’histoire d’un jeune camerounais brillant et promis à un bel avenir qui va disparaître de manière tragique.

Jeune diplômé de l’ENSAM, prestigieuse école d’ingénieur française et titulaire d’un MBA en finances obtenu à l’université d’Atlanta aux Etats-Unis, il travaillait déjà comme consultant informatique à Paris avec un très bon salaire.

Le 7 décembre 2008, Stéphane Kameugne, étudiant à l'École des Arts et Métiers de Châlons-en-Champagne disparaît soudainement après la soirée de gala de remise de diplôme à l’ENSAM. Inquiets, ses parents essaient de le joindre mais son téléphone sonne dans le vide. On retrouve sa voiture sur le parking de l’école. Rien n’a bougé.

Le jeune homme âgé de 24 ans est recherché sans succès pendant plusieurs jours. Finalement, Stéphane Kameugne est retrouvé mort dans le canal de Nau le 24 décembre à la veille de Noël.

Plusieurs thèses sont questionnées : un crime raciste, un accident, une noyade, un homicide involontaire, une agression, un bizutage qui aurait mal tourné?

Stéphane Kameugne est un costaud; 1 m 90 pour 100 kilos. Un garçon calme, pacifique, sociable et sans histoires.

Dans la nuit du 6 au 7 décembre est organisée la cérémonie de remise de diplôme à l’ENSAM.

Vers 3 heures du matin, Stéphane ne se sent pas bien. Dès lors, des amis le conduisent à la bibliothèque afin qu’il se repose.

Des témoignages révèlent que pendant cette soirée de gala, vers 4 h , Stéphane a été expulsé de l’école par les vigiles à la suite d’une altercation. Il était éméché.

Après la découverte du corps, une autopsie est réalisée. Selon les enquêteurs qui se basent sur cette première autopsie, Stéphane aurait peut-être chuté d’un pont sur une berge parce qu’il aurait été ivre et aurait été en train d’uriner. Cette autopsie ne relève pas des traces de violence. Par contre, elle soutient que Stéphane n’est pas mort des suites de noyade; il est mort avant de tomber à l’eau.

La famille ne croit pas aux résultats de cette première autopsie ; elle va demander une deuxième autopsie et des contre-expertises. La famille n’exclut pas un bizutage qui aurait mal tourné. La deuxième autopsie constate que tout le dos de Stéphane est brisé. Pour les experts, il a subi un choc brutal qui pourrait venir d’un véhicule. Une analyse des vêtements de la victime révèle qu’ils portent des traces qui montrent que Stéphane aurait reçu de violents coups. Un expert émet l'hypothèse selon laquelle Stéphane aurait été battu à mort avec une batte de baseball ou un objet équivalent.

D’autant plus qu’un livreur de journaux révèle avoir vu ce jour-là autour de 5h du matin un groupe de jeunes regroupés autour d’un grand morceau de bois. Il dit avoir pris peur et être rentré chez lui.

Plusieurs faits troublants entourent cette affaire. Le portable de Stéphane s’est arrêté de fonctionner à 8h25 dans la matinée du 7 décembre. Si Stéphane était tombé à l’eau immédiatement après la soirée de l’école, son portable devait s’arrêter de fonctionner juste après. Comme par hasard la caméra de surveillance ne fonctionnait pas cette nuit-là et la porte du parking était en panne.

Depuis, sa disparition reste un mystère. Mais tout porte à croire qu’il a été assassiné. Aujourd'hui encore, son meurtre reste non élucidé. Ce qui n’est pas sans rendre la disparition d’autant plus douloureuse pour ses proches.

Les parents de Stéphane sont farouchement déterminés à se battre pour faire triompher la vérité sur la mort de leur fils. Pendant plusieurs années, la famille a organisé des marches à l’occasion de l’anniversaire de sa disparition.

La famille souhaite délier les langues afin de pousser ceux et celles qui disposent des informations sur cette affaire à parler. Il y a une sorte d’omerta autour de cette affaire. La majorité de ceux qui ont participé à cette soirée refuse de parler.

L’assassinat de Stéphane ne fait plus de doute mais les enquêteurs n’ont pas de piste sur les coupables. 14 ans plus tard, le mystère demeure.

Source: www.camerounweb.com