Le sujet du complexe sportif Olembe suscite des polémiques diverses. La nouveauté dans ce dossier est que le Cameroun refuse de payer les 23 milliards de francs CFA de la société Magil. Explications de Boris Bertolt.
La construction du complexe sportif Olembe est décidément un serpent de mer au Cameroun. Dans le cadre du bras de fer qui opposait l’État du Cameroun, représenté par le ministère des Sports à la société Magil Construction Corporation (MCC), un protocole d’accord transactionnel avait été conclu le 8 septembre 2023 afin de trouver un accord suite à la condamnation en avril 2023 de l’État du Cameroun par le tribunal arbitral de la chambre de commerce international de Paris à verser 23 milliards 422 millions 555 000 FCFA à la société Magil.
Un accord transactionnel est signé en septembre 2023 entre les deux parties, pour auditer et confirmer les créances de Magil auprès du ministère des Sports afin de pouvoir décaisser les fonds. Le cabinet Deloitte a été retenu par les deux parties et a délivré son rapport confirmant les créances de Magil auprès de l’État du Cameroun. Sauf que les conclusions du cabinet Deloitte sont rejetées par le ministre Narcisse Kombi Mouelle qui demande un contre-audit. Le deuxième cabinet retenu de nouveau par les deux parties sera KPMG.
Mais, le deuxième audit n’aura pas lieu. Le ministre des Sports n’ayant donné aucune suite. Magil va ouvrir une nouvelle procédure en arbitrage en septembre 2024 devant la CCI. Le 10 septembre 2024, le ministre Narcisse Kombi Mouelle désigne Ngando Siandje Rodrigue pour la défense des intérêts de l’État du Cameroun. Sauf que le représentant désigné par le ministre des Sports refuse d’assumer ce rôle par courriels adressés à la CCI. Le 05 février 2025, soit six mois après, Narcisse Kombi Mouelle va de nouveau écrire aux arbitres de la CCI pour leur faire savoir qu’ils doivent se tourner vers le ministère de la Justice qui assure la défense des intérêts de l’État du Cameroun.
Dans son courrier, Kombi Mouelle écrit : « En signant le contrat d’achèvement des travaux de construction du complexe sportif d’Olembe, le ministre des Sports et de l’Éducation physique a agi en qualité de maître d’ouvrage des infrastructures sportives en vertu de la loi camerounaise des marchés publics. Cela est sans préjudice de la responsabilité de la représentation de l’État en justice qui incombe à un autre département ministériel ».
Le dossier est actuellement bloqué au ministère de la Justice qui attend les instructions de la présidence de la République.