Dans une avancée significative pour le développement numérique en Afrique centrale, le Tchad a officiellement signé une convention avec Starlink, la société d'internet par satellite du milliardaire américain Elon Musk. Cette annonce marque un contraste saisissant avec la position du Cameroun voisin, où les autorités du régime de Paul Biya maintiennent leur refus d'accueillir le service satellitaire sur leur territoire.
La signature de cette convention ouvre la voie à un déploiement du service Starlink dans l'ensemble du territoire tchadien. Pour ce pays enclavé d'Afrique centrale, cette initiative représente une opportunité majeure de combler le fossé numérique persistant, particulièrement dans les zones rurales où les infrastructures de télécommunication traditionnelles sont insuffisantes ou inexistantes.
"Cette signature marque un tournant décisif dans notre stratégie de développement numérique", aurait déclaré un représentant du gouvernement tchadien lors de la cérémonie de signature. "La technologie satellitaire de Starlink permettra à nos citoyens, même dans les régions les plus reculées, d'accéder à un internet haut débit fiable."
Pendant ce temps, à quelques centaines de kilomètres de là, le Cameroun continue de maintenir sa position de refus vis-à-vis du service d'Elon Musk. Les autorités camerounaises n'ont pas modifié leur position, continuant d'invoquer des raisons techniques et réglementaires pour justifier leur décision de ne pas accorder de licence à Starlink.
Cette posture suscite de nombreuses interrogations dans un pays où l'accès à internet reste inégal et où de nombreuses zones rurales souffrent d'une connectivité limitée. Selon diverses sources, le taux de pénétration d'internet au Cameroun reste inférieur à 40%, un chiffre qui pourrait pourtant connaître une amélioration significative avec l'arrivée d'un service comme Starlink.
La différence d'approche entre ces deux pays voisins d'Afrique centrale illustre des visions divergentes du développement numérique. Alors que le Tchad semble privilégier l'accès technologique et la connectivité comme moteurs de croissance, le Cameroun paraît plus réservé, privilégiant potentiellement un contrôle accru sur les infrastructures de communication.
Des observateurs notent que cette réticence camerounaise pourrait s'expliquer par des considérations politiques, notamment dans un contexte où le contrôle de l'information reste un enjeu sensible pour le régime en place depuis près de quatre décennies.
Pour de nombreux Camerounais, l'annonce de la signature tchadienne ravive les espoirs de voir un jour leur pays emboîter le pas. "Quand on voit que même le Tchad, avec des ressources plus limitées que les nôtres, parvient à conclure un accord avec Starlink, on se demande pourquoi notre pays ne peut pas en faire autant", confie un entrepreneur du numérique basé à Douala qui a requis l'anonymat.
La société civile camerounaise et les acteurs du secteur numérique continuent de plaider pour une révision de la position gouvernementale, arguant que l'accès à un internet de qualité constitue désormais un droit fondamental et un facteur déterminant pour le développement économique.
Alors que le Tchad s'apprête à bénéficier des avantages d'une connectivité satellitaire avancée, le Cameroun reste, pour l'instant, en marge de cette révolution numérique, soulevant des questions sur l'impact à long terme de cette décision sur sa compétitivité régionale et son développement économique.