En prenant officiellement la tête du ministère des Arts et de la culture lundi dernier, Narcisse Mouéllé Kombi a trouvé sur sa table le brûlant dossier du droit d’auteur de l’art musical. La dernière actualité porte sur la répartition « spéciale » qui a connu plusieurs remous le 28 septembre dernier. 1335 artistes repartis en cinq catégories étaient appelés à retirer leurs dûs.
En réalité cela fait plus d’une décennie que des crises sur la gestion des droits d’auteurs secouent violement l’univers de l’art musical. Depuis le retrait en 2008 de l’agrément à la Camroon music corporation, deux sociétés de gestion des droits d’auteurs ont déjà été créées : la Socam et la Socacim. La création de la dernière société s’est déroulée dans un contexte flou.
Au point où le Premier ministre, Philémon Yang a du intervenir pour rétablir l’ordre. La Socacim n’a pas d’agrément et pendant plus d’un an, les droits d’auteurs ont été gérés par un comité ad hoc. Il reviendra donc à Mouéllé Kombi de trouver l’accord parfait pour que les artistes chantent à nouveau d’une seule voix.
Autre dossier urgent qui attend le nouveau Minac, c’est le problème du statut social de l’artiste. Pour le philosophe Hubert Mono Ndjana, il est important que l’art soit reconnu comme un métier à part entière. Trop d’artistes continuent d’exercer en dehors des contrats de travail et des régimes légaux de sécurité sociale.
Une situation de précarité dans laquelle évolue encore l’Ensemble national (le ballet national, le théâtre nationale, l’orchestre national). Les artistes souhaitent une renaissance et même qu’une nouvelle dimension soit donnée à ces projets culturels.
Cela passe par des infrastructures. A ce jour, Yaoundé est la seule grande ville du pays à disposer d’un centre culturel camerounais et d’une modeste salle de projection de films. La relance des centres culturels camerounais doit se faire tout comme la rénovation des musées régionaux comme celui de Douala. Narcisse Mouellé Kombi devra aussi s’attaquer au vaste chantier de l’inventaire général du patrimoine culturel du Cameroun.
Lancé en 2001 par Ferdinand Léopold Oyono, ce projet a connu des arrêts au grand dam des experts qui voient les sites s’endommager faute d’entretien. Dans le contexte de la mondialisation, la poursuite de l’inventaire général du patrimoine culturel a des enjeux culturels, touristiques et surtout économiques.