Franck Biya caresse toujours l’ambition de succéder à son père. Même si officiellement, il s’abstient de faire de sortie, l’autorisation des nombreux mouvements et manifestations en son honneur cache mal ses réelles intentions. Selon révélations de Boris Bertolt, le projet de Franck Biya rencontre cependant de nombreuses difficultés.
Franck Biya comme candidat au remplacement de son père? L’idée fait son chemin depuis plus d’un an au sein du sérail. D’ailleurs on a vu récemment plusieurs mouvements émerger dans ce sens. S’il n’y avait pas une telle alternative envisagée au sein du sérail, ils auraient été interdits. Mais leur existence confirme des intentions masquées. Cependant la configuration actuelle montre que ce chemin est parsemé d’embûches.
1- LES HOMMES
La conquête du pouvoir au 21eme siècle, c’est comme guerre. Il faut des hommes. Des individus au cœur de l’appareil d’Etat. A des postes de décision qui peuvent décider de se mettre à votre service vu les antécédents. Or sous ce prisme, au delà de sa petite clique d’amis et un petit « réseau régional » Franck n’a véritablement pas d’hommes connus au cœur de l’Etat comme pouvant à un moment donné manœuvrer en sa faveur.
Car, dans une configuration démocratique, il faut prendre le contrôle du parti, avoir des alliés dans l’administration et les forces de défense et de sécurité. Ceux qui ont succédé à leur père ailleurs ont d’abord fait leurs marques au sein de l’administration et tenez vous bien, ils sont presque tous passés par le ministère de La Défense où ont fait partie du cercle fermé des « généraux du président ». Ce qui leur a permis de quadriller l’armée avec leurs fidèles.
2 - LES RÉSEAUX
L’absence d’expérience aux fonctions de l’Etat a pour conséquence la faiblesse de son réseau. La prise du pouvoir nécessite un réseau d’acteurs pluriels appartenant à des obédiences ethniques, religieuses, spirituelles multiples qui concourent à creee une dynamique. Le transfert des réseaux n’est pas toujours évident sans qu’ils n’aient été au préalable cultivés. C’est à dire le déficit de pratique de la politique et de l’administration par Franck Biya est handicapant pour lui dans la mécanique de transfert des réseaux de son papa.
3- SON PAPA
C’est certainement son principal adversaire . Paul Biya ne vit que pour le pouvoir et n’a jamais envisagé une autre vie en dehors d’Etoudi. Mais en plus de cela il est marqué par un égoïsme qui l’a empêché de préparer son fils à la fonction présidentielle. Peut-être parce qu’il ne voulait pas? C’est une éventualité. Cette absence de préparation est inconstestablement un facteur hadicapant pour Franck Biya. Celui que son papa semble avoir tout donné c’est l’actuel secrétaire général de la présidence de la république, ministre du ciel de la terre et des mers, l’homme à la punk, Ferdinand Ngoh Ngoh.
4- L’ARMÉE
Les militaires semblent être revenus au devant de la scène politique en Afrique. Ce serait donc naïf de croire qu’au Cameroun certains ne soient pas habités par cette tentation. Du fait de la nature, Paul Biya peut aller se coucher un matin et ne plus se lever. A ce moment, ce serait une cacophonie au vu de l’architecture de là Vacances du pouvoir. Au cas où l’armée n’intervient pas, ce qui est peu probable, il ne viendra à l’idée de personne d’aller chercher Franck Biya qui n’est d’ailleurs pas membre du bureau politique du RDPC. Pire encore, les militaires n’iront certainement pas cherché un individu qu’ils n’ont jamais vu.
Au final, Franck Biya président relève pour l’instant plus d’une illusion qu’une éventualité. Cependant tout peut encore arriver tant que Biya est au pouvoir. Le premier test sera le prochain remaniement ministériel.
Si Franck Biya entre au gouvernement, le signal sera clair à 60%. Il compte succéder à son père. Et à ce moment il faudra clairement savoir que Paul Biya sera également candidat à la présidentielle de 2025. Entre temps son fils pourrait intégrer le bureau politique du RDPC.
La partie est donc certes difficile pour lui mais jouable. Il ne faut donc pas le sous-estimer. En politique un homme n’est politiquement mort que lorsqu’il est mort. < /i>