Longtemps resté en retrait, Franck Emmanuel Biya a décidé de se mettre désormais en avant. Le fils aîné du chef de l’Etat assiste désormais à toutes les cérémonies d’envergure à la présidence de la République et occupe dans le protocole une place juste à côté du secrétaire général de la présidence de la République bien devant les ministres. Problème, les Camerounais ignorent la fonction réelle de cet homme plutôt connu comme un homme d’affaires qui intervient dans le secteur du bois. Officieusement, Franck Biya est présenté comme un conseiller spécial de son père mais ce poste lui donne-t-il une place devant les ministres du gouvernement ?
Lors du défilé militaire et civil du 20 mai 2023, le journaliste de Jeune Afrique Franck Foute a remarqué qu’avant l’installation des personnalités, il y a avait sur le siège du directeur du cabinet civil de la présidence de la République, un carton portant la mention « MinDCC » alors que qu’on pouvait lire uniquement la lettre « R » sur le siège de Franck Biya.
« On sait tous ce que Min DCC veut dire.. 5000 Fcfa à celui qui trouve la signification de R », a-t-il twitté. Pour de nombreux internautes, la lettre « R » voulait simplement dire « Reservé ». Franck Biya n’avait donc aucun titre officiel qui lui permettait de s’asseoir à côté du Secrétaire général de la présidence de la République et à quelques pas de son père, le président de la République.
La posture de Franck Biya relance les débats sur l’alternance au sommet de l’Etat. Certains leaders politiques notamment le président du MRC, accusaient Paul Biya de préparer une succession de gré à gré à la tête du Cameroun. Franck Biya serait selon certaines sources proches du sérail, le choix final du président de la République qui a décidé de le préparer pour le grand soir.
Le fils aîné tolère les mouvements dit « Frankistes » qui préparent sa candidature pour la présidentielle de 2025. Il aurait dit aux responsables de ces organisations qu’il les a compris. Les postures présidentialistes de Franck Biya contrastent avec les sorties de plusieurs membres du gouvernement de Paul Biya qui font du chef de l’Etat, le candidat naturel du RDPC pour 2025. Il y a quelques jours le ministre de la santé Manaouda Malachie était dans la région du Nord pour préparer les populations à une probable candidature de Paul Biya. A 90 ans, le chef de l’Etat refuse de se prononcer clairement sur son avenir politique favorisant la création des plusieurs clans rivaux au sein du régime.