C’est le constat que de nombreux observateurs qui ont l’étape de Yaoundé-Olembe. Luc Messi Atangana, maire de la ville aura brillé par son absence à ce grand rendez-vous suivi de la tournée d’inspection des infrastructures dédiées à l’organisation de la Can au Cameroun.
Du 16 au 24 octobre, le ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh a effectué un tour du Cameroun des sites devant abriter la 33ème édition de la coupe d’Afrique des Nations de football dans le cadre d’une mission d’inspection des infrastructures dédiées à cette grande messe du football africain. Dans ce périple qui l’a conduit de Douala à Yaoundé en passant par Bafoussam, Limbé, Garoua et Yaoundé, l’homme a reçu un accueil digne d’un chef d’Etat, ce d’autant plus qu’il dit exécuter là les hautes instructions du président de la République. Mais si dans toutes les villes où il est passé, les maires des villes de ces localités étaient à la tête du dispositif d’accueil mis en place, tel n’a pas été le cas à Yaoundé où le maire de ville, Luc Messi Atangana, aura brillé par son absence. Il a préféré se faire représenter par son premier adjoint. Ce qui n’est pas passé inaperçu.
D’ailleurs cette absence n’a pas manqué de susciter dans l’opinion moult commentaires, ce d’autant plus que tous les maires d’arrondissement de Yaoundé ont répondu présents à l’appel du représentant personnel du président de la République. C’est ainsi qu’on entendra dire ici et là qu’il a boudé le Sg/Pr pour des raisons de convenance politique, lui qui, malgré ses déclarations de ne pas vouloir faire la politique, vient tout de même d’essuyer un cinglant revers dans la cité capitale, au terme des dernières opérations de renouvellement des organes de base du RDPC. Aussi indique-t-on, si le maire de ville de Yaoundé est encore toléré aujourd’hui, au seul regard de l’état d’insalubrité dans lequel baigne la cité capitale du fait de ses montagnes d’ordures qui commencent à barrer certaines routes de Yaoundé, c’est parce qu’il s’agit du choix du chef de l’Etat. Son manque de charisme ne serait pas étranger dans cette face hideuse que présente la capitale aujourd’hui.
Pourtant, son arrivée à l’hôtel de ville de la cité capitale après son élection du 3 mars 2018, avait suscité beaucoup d’espoirs, par rapport à un Gilbert Tsimi Evouna qui avait laissé l’image d’un casseur arrogant et sans cœur à ses concitoyens de la ville aux 7 collines. Mais les premiers mois de Luc Messi Atangana à la tête de la mairie de ville ont été plutôt un calvaire pour certains de ses collaborateurs. Déjà, ce sont ses méthodes de travail et ses pratiques moyenâgeuses qui ont commencé par gêner de nombreux employers.
Illustration : en moins d’un an de règne, l’ancien secrétaire permanent du Conseil national de la décentralisation avait déjà révoqué plus de 7 employés au sein de son administration, dont 3 chauffeurs rapidement mis en détention à la prison centrale de Kondengui pour des raisons fallacieuses et 4 autres personnes purement et simplement renvoyées au quartier.
SERVICES FINANCIERS
Dans un premier temps, certains avaient estimé que le nettoyage déclenché par le super maire de la ville de Yaoundé visait à instaurer la discipline dans cette institution. D’autres par contre, sans doute les plus lucides, y voyaient plutôt une stratégie qu’implémentait Luc Messi Atangana pour imposer son influence et surtout mettre en place un réseau de sexagénaires qui lui seraient facilement dociles et manipulables à souhait. L’on pense par exemple à la mise au placard, pour des motifs non élucidés, de l’ancien directeur du développement et des infrastructures, Albert Toué Evini, ingénieur de conception de génie civil qui avait déjà passé une quinzaine d’années auprès de Gilbert Tsimi Evouna marquées par les grandes réalisations de cet imperturbable délégué du gouvernement qui font aujourd’hui honneur à la cité capitale comme le bâtiment annexe de l’hôtel ville. Pour le remplacer, Luc Messi Atangana va choisir l’ancien conseiller N°2, Jean-Claude Andzé Olinga (le frère de l’autre), qui avait déjà largement atteint l’âge de la retraite. L’on pense aussi au renvoi de cette jeune dame des services financiers, au seul motif que celle-ci avait exigé des documents pour que le maire de ville puisse bénéficier des fonds de la caisse d’avance de la mairie. Un crime de lèse maire que l’homme d’Efoulan a considéré comme un affront.
Si depuis peu, il semble ne plus surfer sur cette chasse aux sorcières qui ne disait pas son nom, Luc Messi Atangana se comporterait davantage aujourd’hui comme un autocrate à la peau de lapin. Il lui est reproché de n’associer personne à la prise de décision. Même les grands conseillers découvrent aussi les décisions du maire de ville par les canaux publics, arguent certains d’entreeux. Vrai ou faux ? On imagine clairement qu’avec des grands conseillers qui constituent le conseil municipal de la ville de Yaoundé, il lui sera extrêmement difficile de prolonger son bail à la tête de la ville de Yaoundé où sa seule véritable ambition aujourd’hui serait d’effacer la mémoire de Gilbert Tsimi Evouna qui, au-delà d’être un grand déménageur avait surtout le souci de faire de Yaoundé, une belle ville où il fait bon vivre. Il faut y ajouter son arrogance caractérisée et son irrespect notoire vis-à-vis de sa hiérarchie, le préfet du Mfoundi, Emmanuel Mariel Dicktent particulièrement en sait quelque chose. Des cas d’insubordination à son égard sont légions. Que dire donc de ses rapports orageux avec les maires d’arrondissement ? La catastrophe.
Dans la foulée, de nombreux observateurs estiment que c’est de haut que Luc Messi Atangana regarde les élites du Mfoundi. Les André Mama Fouda, Christophe Foe Ndi, Philippe Mbarga Mboa et autres ne représenteraient rien à ses yeux. Ferdinand Ngoh Ngoh est-il venu allonger cette liste des élites que Messi Atangana considère comme des moins que rien ? On peut le dire. La réponse se trouve dans la question.