Succession de Biya: la guerre Ngoh Ngoh contre l'option Dion Ngute resurgit

• Les potentiels successeur de Paul Biya sortent de l'ombre

• Nous avons d'un côté le Premier ministre Joseph Dion Ngute

• Et de l'autre le SGPR Ferdinand Ngoh Ngoh

Selon plusieurs analystes, les sorties du Secrétaire générale de présidence Ferdinand Ngoh Ngoh y compris la visite du stade dans la journée d'hier ne sont pas des faits anodins.

Ferdinand Ngoh Ngoh est le "vice-président" du pays. Ceci, depuis quel chef de l'Etat lui a délégué sa signature, afin qui qu'il puisse gérer et comme bon lui semble, certaines affaires courantes du pays.

Décrets sur décrets, nominations sur nominations, le SGPR a depuis renforcé son influence sur plusieurs ministres et cadres du régime à quelques exceptions près. Plusieurs vieilles figures du régime résisteraient encore à Ferdinand Ngoh Ngoh.

Au rang de ces personnalités qui peuvent rivaliser avec Ngoh Ngoh, figurent Laurent Esso, le ministre de la Justice, Mvodo Ayolo, le Directeur du cabinet civil de Paul Biya, Franck Biya le fils du chef de l'Etat et bien entendu Dr Joseph Dion Ngute, le Premier ministre. Plusieurs personnes considèrent d'ailleurs les dernières sorties du SGPR comme une réponse à celles de Dion Ngute qui a sillonné la zone anglophone et le nord du Cameroun il y a quelques jours.

L'anglophone Dion Ngute

Il faut dire que depuis l'initiative du Grand dialogue nationale, Dion Ngute a été vu par plusieurs barons du régime comme "l'homme du consensus", celui qui fait l'unanimité. Au rang de ces personnes qui craignaient l'incessante aura grandissante du Premier ministre se trouve Ferdinand Ngoh Ngoh. D'ailleurs, dans un article, notre confrère Jeune Afrique explique que le SGPR et le Premier ministre "se sont opposés sur tout, ou presque".

"Tandis que Ngoh Ngoh voulait tout calibrer et contrôler, Dion Ngute souhaitait que ces discussions soient ouvertes et inclusives. Sur le terrain, pendant que le SGPR cornaquait une initiative helvétique de médiation, Dion Ngute supervisait des discussions directes avec les chefs sécessionnistes entreprises par le patron des services spéciaux, Léopold Maxime Eko Eko. C’est finalement le Premier ministre qui a désamorcé la colère des religieux en zone anglophone, dépité par le traitement dédaigneux réservé par Etoudi aux initiatives de paix du cardinal Christian Wiyghan Tumi … Cet activisme de la primature agace au plus haut point le SGPR, qui y voit une diarchie néfaste à la tête de l’exécutif. Mais Ngoh Ngoh ne peut pas trop attaquer ouvertement ce Premier ministre, qui s’entretient très régulièrement avec le président Paul Biya en tête-à-tête, alors que ce dernier reçoit peu de personnes en audience. Enfin, la rivalité entre les deux hommes s’est accentuée quand Dion Ngute – qui s’est rendu mi-mai au Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) – a soigné ses relations avec les patrons issus du secteur privé, où Ngoh Ngoh compte peu d’amis. Sans doute ces frictions produiront-elles des étincelles, à moins qu’un remaniement gouvernemental mette fin à ce duel au sommet", écrit Jeune Afrique .