Succession de Biya: la guerre de frères Bulu [renseignements et coups bas]

Nos confrères du journal L’Indépendant dans sa parution de ce vendredi 17 Juin (re)plonge les Camerounais dans les méandres de la guerre de succession de Biya à la quelle se livrent les fils et cadres Bulu.

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Un bulletin de renseignement porté à la très haute attention du chef de l’Etat jette en pâture Louis Paul Motaze et Jean Sylvain Mvondo. Des mauvais perdants du Dja et Lobo I au sortir des opérations de renouvellement des Bureaux des organes de base du Rdpc, surfent sur la corde sensible du Président de la République en montant en épingle un complot contre son pouvoir.

BULLETIN DE RENSEIGNEMENT : LA CABALE DES MAUVAIS PERDANTS

C’est une note au vitriol. Conçue en fin de semaine dernière à l’issue du verdict des urnes dans la section du Dja et Lobo I, elle tresse des couronnes à André Noël Essian, tout en jetant aux orties Jean Sylvain Mvondo. Une stratégie qui souffre hélas d’une flagrante étroitesse d’esprit. Des mauvais perdants instillent le venin. Ils ne décolèrent pas face à la victoire sans appel de Jean Sylvain Mvondo. En guise d’affirmations absolument gratuites, le pseudo bulletin de renseignement martèle : ‘‘Excellence, nous avons l’honneur de porter à votre haute attention, des faits graves de pillage de la fortune publique par certains jeunes fonctionnaires’’;‘‘(…) Il est désormais de notoriété publique que Jean Sylvain Mvondo est l’un des fonctionnaires les plus riches de notre pays’’; ’’Directeur de la Programmation des Investissements Publics (Dpip) au Minepat, sieur Mvondo Jean Sylvain a impunément détourné la fortune publique en milliards à travers une gestion calamiteuse que catastrophique de la ligne de crédit du chapitre 94’’.

A l’inverse, André Noël Essian est arrosé de propos dithyrambiques : ‘‘(…) Rappelons que l’ancien maire Essian André Noël est un vieux loyal serviteur de notre grand parti le Rdpc. La preuve est qu’il a longtemps été chargé de missions départemental du Rdpc pour le Dja et Lobo au même titre que le ministre d’Etat Jacques Fame Ndongo, Jules Doret Ndongo et Samuel Obam Assam chacun respectivement dans son département d’origine’’.

Pour les concepteurs de cette note qui sera de source concordante, transmise au chef de l’Etat par un proche collaborateur, l’objectif inavoué est de briser la carrière politique de Jean Sylvain Mvondo. Son seul péché est celui d’avoir bousculé la forteresse André Noël Essian, d’avoir apporté un discours neuf et suscité de nouvelles espérances avec la conviction que ‘‘la politique peut se faire autrement’’. Il y a eu dans ce contexte d’aspiration légitime à la restauration de la morale publique, une volonté manifeste de dévoyer l’Opération Epervier, d’en faire un instrument de neutralisation des rivaux politiques. Cette note confidentielle aujourd’hui ébruitée active à fond sur le levier de la diabolisation. Jean Sylvain Mvondo est présenté comme un proche de Louis Paul Motaze, parachuté à la Direction de la Programmation des Investissements Publics (Dpip) au Minepat et auteur de multiples forfaitures. Un prétendu scandale de détournement de 39 milliards de Fcfa sur la ligne 94 du Minepat, est remis au goût du jour, non sans procéder à un inventaire des biens supposés d’un fonctionnaire qui n’en demandait pas tant.

Aucun argument politique, aucune preuve de déficit de transparence lors du vote l’ayant porté à la tête de la section du Dja et Lobo I, n’appuient ce pseudo bulletin de renseignement. Les auteurs avouent simplement un dessein de renverser Paul Biya en installant le clan de Jean Sylvain Mvondo au pouvoir. Nous sommes en plein dans l’ensauvagement de la vie politique. Faute d’arguments valables, des mauvais perdants surfent sur la corde sensible du chef de l’Etat en montant en épingle un complot contre son pouvoir. La politique doit être un combat d’arguments contre arguments, plutôt qu’une volonté d’éliminer des rivaux par des méthodes anti fair-play. Le raz de-marée de la liste conduite par Jean Sylvain Mvondo a laissé k.O André Noël Essian et ses laudateurs. Vigilance, vigilance, vigilance !

ROULEAU COMPRESSEUR

La détermination des butors haineux d’en découdre avec Jean Sylvain Mvondo ne date pas d’aujourd’hui. Le réquisitoire en règle sur sa fortune imaginaire, a suscité trois ans plus tôt, une enquête tripartite Dgre-Dgsn-Sed, à la demande du SGPR, Ferdinand Ngoh Ngoh. Les rapports de ces trois institutions de renseignement ont débouché sur un non-lieu. A contrario, André Noël Essian, inculpé au Tribunal criminel spécial (Tcs) en 2017 pour détournements de fonds à la mairie de Sangmélima, n’a jamais reçu à ce jour, une ordonnance de non-lieu.