Selon une information révélée par Boris Bertolt, journaliste d'investigation, le président de la République, Paul Biya, n’a pas regagné Yaoundé cette semaine comme annoncé par le protocole. Il n'a pas assisté à la finale de la Coupe du Cameroun et a préféré poursuivre son séjour en Suisse, où il se repose et mène ses consultations médicales. Bien que son agenda international ne soit pas terminé, l'état de santé du chef de l'État, âgé officiellement de 91 ans, suscite de nombreuses interrogations.
Après une intense activité diplomatique, Paul Biya a eu un malaise en Chine, peu après son arrivée pour le 4e Forum Chine-Afrique. Ce malaise l'a contraint à annuler des audiences privées avec des hommes d'affaires chinois, qu'il a dû reprogrammer quelques heures avant son départ. Les équipes médicales avaient déjà estimé qu'il était fatigué.
Avant son voyage en Chine, Paul Biya avait assisté à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, sur invitation du président français Emmanuel Macron et du président du Comité international olympique, Thomas Bach. Il avait prolongé son séjour en France, multipliant les rendez-vous avec les milieux d’affaires et participant aux célébrations des 80 ans du débarquement de Provence.
De retour au Cameroun pour quelques jours, Paul Biya devait se rendre en Chine, mais il a annulé son voyage à la dernière minute en raison de la fatigue. Contraint de respecter ses engagements internationaux, il a embarqué le lendemain pour la Chine, arrivant à Pékin épuisé, ce qui a conduit à son malaise.
De retour à Genève en Suisse après son voyage officiel en Chine, Paul Biya devait initialement se rendre à New York pour prendre part à l’Assemblée générale des Nations Unies, présidée par l'ancien Premier ministre camerounais Philemon Yang. Cependant, ses médecins l'ont contraint à ralentir ses activités et à prendre du repos. Le chef de l'État a également donné son accord pour participer au XIXe Sommet de la Francophonie, qui se tient à Villers-Cotterêts et Paris les 4 et 5 octobre 2024, mais sa participation est désormais conditionnée à sa forme physique.
Le président de la République, qui avait limité ses voyages officiels, n'a plus trop de choix. Les bailleurs de fonds rechignent désormais à prêter de l'argent au Cameroun, et Paris, principal soutien à l'international, demande beaucoup plus de garanties. L'intense activité diplomatique de Paul Biya, malgré ses 91 ans, vise à prouver aux partenaires internationaux qu'il est encore bel et bien vivant et gouverne. Cependant, une question demeure : « Pour combien de temps encore ? »
Alors que les spéculations sur la succession de Paul Biya vont bon train, un nom commence à émerger : Franck Emmanuel Biya. Le fils du président semble être de plus en plus impliqué dans les affaires de l'État, suscitant des interrogations sur son rôle futur.