Ferdinand Ngoh Ngoh n’est qu’un exécutant docile des «hautes instructions » du président de la République ? Tractations secrètes, conspiration, cabale médiatique, argent liquide…
Au-delà de la réalité pelliculaire, l’histoire de cette mission d’information habilement transformée par le Sg/Pr en un meeting populaire à sa gloire, est tout sauf celle d’une mission d’inspection, tel que l’aura voulu le président Paul Biya. Ce sentiment est à l’évidence nourri par la masse croissante de ceux qui pensent qu’une fois encore, Ferdinand Ngoh Ngoh, bouffi de vanité, a très vite fait de transformer une visite technique en un évènement d’auto-gloria dont les principales articulations auront essentiellement été réglées pour sa promotion personnelle.
Une lueur d’espoir pour que la Can 2021 se tienne enfin « le jour dit », comme l’avait déjà si bien annoncée, il y a quelques années, le président Paul Biya ? A tout le moins, c’est ce que laissent espérer les déclarations très enthousiastes de certains membres qui auront chaque fois joué des coudes avec d’autres, du 16 au 24 octobre dernier, pour apparaitre le plus souvent possible sur les photos aux côtés de Ferdinand Ngoh Ngoh, dans une ambiance bon enfant où on se tapait sur l’épaule, avec une rouerie pateline.
Bien évidemment, il ne peut en être autrement venant des gens étreints par un souci de gratitude envers un ministre d’Etat Sg/Pr qui a cessé depuis fort longtemps d’être cette quantité négligeable dont on ne parlait qu’avec gêne ou commisération en évoquant ses petites misères de diplomate de seconde zone à NewYork et au Minrex.
De toutes les façons, ce que l’on sait moins et qui pourrait expliquer tout ce florilège de gratitude et de complicités, c’est que, malgré la persistance des quolibets et malgré ce tocsin d’une imminente déchéance qui n’arrête pas de sonner sans relâche, ces derniers temps, en prenant parfois le timbre de glas, le ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République (Sg/Pr), puissant patron de la Task Force, s’est habilement résolu à faire de cette mission instruite par le président Paul Biya, himself, un tremplin providentiel de sa propre promotion. Inutile de s’arracher les cheveux en vous demandant ce qu’en pense le président ? Quel drôle de question. Cela fait longtemps que « Monsieur-très-hautes instructions-du-président » ne songe plus à demander son avis au président de la République. Tenez !
Quand l’on déploie le tapis rouge depuis le bord de la passerelle jusqu’au salon
Vip des aéroports, avec honneurs militaires, garde rapprochée armée jusqu’aux dents, revue des corps constitués, etc., c’est le président qui l’a autorisé ? Il est permis d’en douter. Car, ce logiciel est franchement inadapté pour quelqu’un qui prétend exécuter scrupuleusement les instructions d’un président qui aura surtout voulu que la visite technique des chantiers de la Can 2021, se fasse devant témoin, après celles du ministre des Sports et du Premier ministre. Ce que semble ici oublier Ngoh Ngoh, c’est qu’à ce niveau l’œuvre souterraine des services de renseignements est très appréciable pour qu’en haut lieu le président Paul Biya sache exactement qui fait quoi et, surtout, l’état réel actuel des dits chantiers de la Can. Ce serait donc méconnaitre le côté madré de l’homme…
CONSENSUS
Malheureusement, c’est avec une hardiesse de féticheur que « Monsieur-très-hautes-instructions-du-président » va opérer le casting des membres devant faire partie de la mission. Pas selon les critères qu’aurait dû exiger une visite technique de cette nature. Mais selon sa propre vision et ses objectifs à court, à moyen et à long terme. Il a surtout à cœur d’avoir à ses côtés des courtisans dociles et à plat ventre devant lui. En d’autres termes, des plantes rampantes et des légumes de son potager, bien alignés, disponibles, dépendants de son vouloir, juste faits pour la soupe.
En bon tacticien, il prend toutes les précautions pour garder l’initiative face aux éventuels insoumis et autres réfractaires qui tenteraient de s’affranchir. Tâche sensible et hautement complexe, selon des indiscrétions qui valent leur pesant de cacahuète, qu’il confie à un de ses proches, devenu à l’occasion, un go-between chargé d’anesthésier certaines velléités de contestations susceptibles de contrarier ses objectifs. C’est donc ainsi qu’avec un certain sens de la théâtralité et de la mise en scène qui n’a pas son pareil, la belle mécanique de « Monsieur-très-hautes-instructions-du-président » se met en branle.
Ngoh Ngoh peut ainsi débuter son one-man-show, avec sa suite, son émirat de bras cassés grassement rémunérés pour jouer les faire-valoir. Des indiscrétions glanées à bonnes sources font état de 1 milliard 500 millions de Fcfa déboursés par le contribuable qui mérite désormais son surnom de « cochon payeur ». Même si ce sont d’autres qui font des cochonneries à ses frais… Lors des orgies d’excellentes bouteilles sont profusément vidées. Le bonheur sur les lèvres gaiement lippues, Ferdinand Ngoh Ngoh, transpirant l’auto-suffisance et la condescendance, glousse d’aise et de délices convenus. Comme un évergète repu, il distribue par-ci les bons points et par-là les mauvais, avec le même automatisme satisfait d’un huissier qui procède à une saisie.
Tout ceci avec la même débauche d’argent. D’autres indiscrétions glanées à bonnes sources se veulent d’ailleurs claires : à Bangou,chez son homme de main Francis Nana, promoteur de l’hôtel Tagidor et de Biopharma, une promesse ferme du déblocage d’une somme de 5 milliards de Fcfa est très vite faite. Une somme qui vient s’ajouter à celle de un milliard déjà débloquée. On se
croit au cœur d’un délire schizophrénique…
Une source au cœur du dispositif dévoile pourtant un attelage bien huilé qui aurait des objectifs précis dans la perspective de l’après-Biya dans la région de l’Ouest. Rappelant au passage cette histoire gâteuse des Sp/Pr ambitieux et pouvoiristes qui, avec Atangana Mebera, Marafa Hamidou Yaya et Yves Michel Fotso, continue à bredouiller vaguement d’anciens malheurs, pour se répéter
ainsi comme une idiote. De quoi combler les amateurs de ragots.
CONSEIL DE GUERRE
L’une des saynètes rapportées dans les coulisses de cette mission de Ngoh Ngoh, est particulièrement savoureuse. Il s’agit de tractations menées par le go-between du ministre d’Etat chargé de réconcilier tous les acteurs du football, afin de soutenir la candidature de Seidou Mbombo Njoya aux prochaines élections du 11 décembre 2021 à la Fécafoot. Sur le mode de la confidence, nos sources précisent même que tout avait déjà été préalablement programmé dans ce sens depuis la présidence de la République. Un conseil de guerre secret aurait même été tenu quelques jours avant la tournée pour que rien ne s’ébruite. Ainsi ne nous embarrassons nous guère de deviner l’objectif recherché par Ferdinand Ngoh Ngoh quand il invite ces anciens footballeurs camerounais à faire partie de la mission d’inspection des chantiers de la Can 2021. Ceci, pour mieux les diluer, les étouffer sous le poids d’un consensus mou et intéressé, afin que, dans ces milieux du football Cameroun, l’omerta continue à être la règle. Tant pis pour l’avenir de ce même football…
A Bafoussam, toutes les autres légumes s’accommodent à la sauce avec une apparente unanimité et enthousiasme. Sauf Samuel Eto’o et Roger Milla. Le premier estime sans ambages que Seidou Mbombo Njoya est un incompétent qui est à l’origine de la situation chaotique actuelle du football camerounais. Le second ne passe par le dos de la cuillère pour dire qu’on ne peut pas arranger le football camerounais sans convier au préalable les acteurs de l’Assemblée générale de la Fécafoot de 2009.
L’anecdote qui s’est aussitôt emparée de cette stratégie de Ngoh Ngoh à soutenir l’actuel président par intérim de la Fécafoot, rapporte désormais que ce choix a la particularité de mettre dans son escarcelle politique tous les Bamoun, toujours dans la perspective de l’après-Biya. Ainsi, malgré la réticence des 2 goléadors, le Sg/Pr et son go-between vont user de toute une tonne de diplomatie pour convaincre avec succès les autres anciens footballeurs ? Selon donc une rumeur persistante, Joseph Antoine Bell aurait accepté le poste de directeur technique national, avec un regard sur la sélection fanion. Gérémi Njitap, le poste de vice-président de la Fécafoot. Et Patrick Mboma, celui d’entraineur de l’une des grandes sélections nationales.