De plus en plus, des jeunes filles se retrouvent à faire ce choix contraignant pour élever leur standing de vie et s’assurer des gâteries. Le revers de la médaille s’avère quelquefois dévastateur à vie.
Joyce N., 22 ans, partie de Batouri dans la région de l’Est, sa ville natale pour poursuivre ses études universitaire à Yaoundé sera très vite confrontée aux réalités de la vie, lorsque sa famille cesse de lui envoyer de l’argent pour ses besoins notamment loyer, nutrition … Elle fait alors la rencontre de Patrick F., riche homme d’affaires de 60 ans qui va prendre sur lui toutes les charges de la jeune étudiante faisant de cette dernière une princesse à la Disney.
Pour la jeune fille, cette situation ne lui pose aucun problème à partir du moment où elle est à l’abri du besoin. « Cet homme est pour moi un sauveur, il est arrivé dans ma vie quand je ne savais plus quoi faire. Avec mon papa, comme je l’appelle affectueusement, j’ai ce que je veux sans souffrir. Il m’a enlevé de la chambrette où je vivais et peinais à payer pour me mettre dans un bel appartement.
Il est le rêve de toutes les filles même si sexuellement ce n’est pas trop ça, ce qui m’importe c’est mon avantage dans la relation », confie la jeune fille toute souriante. Comme Joyce, Denise T, 19ans, élève en classe de terminale dans un lycée de la place et orpheline de mère, se fait également entretenir par un homme qui pourrait avoir l’âge de son père. Mais elle n’y trouve aucun inconvénient à avoir un sugar daddy. « Je n’ai pas honte de mon gars, il arrive qu’on fasse des voyages ensemble, des sorties des dîners en amoureux, le regard des autres n’influe pas sur ma relation. Chacun vit sa vie de manière à être à l’aise. Le reste, c’est à Dieu d’en décider », se lâche-t-elle.
Devenu aujourd’hui phénomène social, les réseaux sociaux aidant, les « sugar daddies », avec leur belle silhouette pour certains, ventrus pour d’autres, ont en commun les voitures de luxe, les poches pleines de billets de banque. Ces « pères » ne font pas courir toutes ces minettes. Certaines les considèrent d’ailleurs comme des « chasseurs de chance ». Rachel K. en est convaincue. « Je ne me vois pas en compagnie d’un homme qui pourrait être de loin mon grand-père qui viendra déposer un vieux sang en moi pour de l’argent et me laisser ses misères », s’indigne-t-elle. Pour la jeune étudiante en journalisme reporter d’images, il ne saurait avoir une relation entre elle et un homme plus âgé et avec qui les ambitions ne correspondent pas. Du même avis que sa camarade, Marielle Ndzie n’entrevoit aucune relation sans amour.
« Pour être en couple avec quelqu’un, peu importe son rang social et son argent, il faudrait au moins que je puisse l’aimer, mais aussi être capable de marcher avec lui sans avoir honte du regard des autres », soutient-elle. Pour ou contre, toujours est-il que cette pratique à la mode peut avoir des conséquences.