La mort de la journaliste Suzanne Kala Lobé continue de susciter des réactions. En effet, Suzanne Kala Lobé, figure emblématique du journalisme camerounais, s'est éteinte ce jour 1er août 2024 à l'âge de 71 ans, laissant derrière elle un héritage de résistance et d'engagement.
D’ailleurs, Jeune Afrique lève un coin de voile sur cet aspect de la vie riche en couleur de la journaliste.
Née le 16 janvier 1953 à Douala, Suzanne était la fille de Sara Beboi Kutta Kala-Lobè et d'Iwiyè Kala-Lobè, co-fondateur de la maison d'édition Présence Africaine. Après une enfance au Cameroun, elle poursuit ses études en France, où elle obtient un doctorat en linguistique et un MBA en management culturel.
En effet, Jeune Afrique rapporte que son parcours académique reflète son engagement politique. Sa thèse, soutenue en 1997, portait sur les dissidences au sein de l'UPC (Union des populations du Cameroun), parti dont elle fut membre active jusqu'en 1991. Son départ du parti en 1998, motivé par son refus de la corruption et de la compromission, témoigne de son intégrité.
Suzanne Kala Lobé se fait remarquer, rappelle le confrère JA, dès 1992 avec son éditorial "Ma candidate serait une femme", plaidant pour une candidature féminine à la présidence camerounaise. Ce combat féministe et démocratique, bien qu'il n'ait pas porté ses fruits immédiatement, a ouvert la voie aux futures générations.
Au-delà de son engagement politique, Suzanne Kala Lobé a marqué le paysage médiatique camerounais en tant que journaliste et membre du Conseil national de la Communication (CNC). Son parcours illustre sa volonté constante de lutter pour la justice sociale et la liberté d'expression.
La disparition de Suzanne Kala Lobé marque la fin d'une ère pour le journalisme et l'activisme au Cameroun. Son parcours, de militante de l'UPC à journaliste influente, en passant par ses combats pour la démocratie et les droits des femmes, reste une source d'inspiration pour les générations futures.
Sa vie, caractérisée par un engagement inébranlable pour ses convictions, laisse une empreinte indélébile dans l'histoire du Cameroun, rappelant l'importance du journalisme engagé et de la lutte pour la justice sociale.