L’information a commencé par circuler ces dernières heures comme une rumeur avant d’être confirmée plus tard par l’avocat de Sylvia Bongo, ex-première dame du Gabon. L’épouse d’Ali Bongo a été déposée à la prison, comme son fils Noureddin Bongo Valentin.
Comme la procédure le demande, Sylvia Bongo a été entendue par la justice avant de prendre la route du mitard. « C'est un fait inédit en Afrique centrale pour être salué. Sylvia Bongo Ondimba surnommée Marie Antoinette vient d'être écrouée à la prison centrale de Libreville au quartier des femmes », confirme une source bien informée depuis le début de l’affaire.
Celle qui réclame ses droits de citoyenne française au Gabon, est accusée de détournements massifs de deniers publics, blanchiment de capitaux, usurpation du pouvoir présidentiel, trafic de produits illicites. À ses côtés se trouvait le directeur du cabinet d’Ali bongo qui a été incarcéré également, apprend-on.
Dans la salle, comme on peut le voir sur la photo utilisée pour illustrer cet article, des échanges ont eu lieu entre les différentes parties. L’activiste Jorel Jacques Zang indique avec précision ce qui a été dit.
« Juge d'instruction : madame Sylvia Bongo Ondimba, avez-vous bien compris les charges retenues qui pèsent contre vous ?
L'accusée : Je me nomme Sylvie Valentin monsieur le juge et non Sylvia Bongo Ondimba et je suis citoyenne française donc merci de m'appeler par mon nom (éclats de rire dans la salle).
Juge d'instruction : (soupirant) mais madame Bongo…
L'accusée : (elle l'interrompt brusquement) Je vous ai dit de m'appeler Valentin, donc appelez-moi par mon nom.
Juge d'instruction : (avec un ton très autoritaire). Stop madame Bongo, ça suffit ».
Zang est surpris de constater un tel comportement qu’il appelle de la « bassesse » : « C'est comme ça qu'une autre (on suppose, vu les anciennes publications de l’auteur, que c’est Chantal Biya, ndlr) va dire jusqu'à jurer sur la bible demain qu'elle est Française. C'est d'une bassesse à nulle autre pareille ».
Jorel Jacques Zang enchaîne que « vous êtes des "Marie Antoinette" mais au moins la reine Marie Antoinette votre ancêtre dans la gabegie a été jusqu'à la dernière seconde digne avant que sa tête quitte son corps sous la lame tranchante de la guillotine. Quand on a fait tant de mal à tout un peuple au moins, on accepte son sort dans la dignité que de sombrer dans la bassesse. Le comble c'est que sa défense va marcher vu que la France ne laisse jamais ses ressortissants en mauvaise position donc ne soyez pas étonnés que l'exil soit acté ».