Télévision: Imbroglio autour de la TNT au Cameroun

Une centaine d’acteurs de la société civile prennent part à des travaux organisés à ce sujet au Palais des Congrès de Yaoundé. C’est un événement bien curieux qui a démarré ce mardi, 04 août 2015 au Palais des congrès de Yaoundé.

Sur invitation de Louis-Paul Motaze, secrétaire général des services du Premier ministre, et président du Cameroon digital television project (Cam-Dtv), une centaine d’acteurs de la société civile prennent part à une «Consultation pour la constitution du 1er bouquet de chaînes de la TNT et l’élaboration du guide national pour la production des contenus patrimoniaux».

Pour faire plus simple, le Cameroun veut se doter d’une sorte de norme de production et de diffusion des programmes de la TNT. Objectif, éviter les erreurs observées lors de l’arrivée de la télévision au Cameroun, et faire une TNT pleine de contenus camerounais.

«En application de la loi d’avril 2015 sur l’audiovisuel, les chaînes du premier bouquet de la TNT doivent respecter les obligations de production et de diffusion de contenus locaux», a expliqué Louis-Paul Motaze. Avant d’ajouter que «ce type de programmes concerne les contenus patrimoniaux et qui, en plus d’être exportables, ont une valeur économique, sociale et culturelle avérée».

Même si la nouvelle a quelque peu surpris certains des acteurs du monde de l’audiovisuel invités, tous disent avoir trouvé un certain soulagement dans cette initiative. « Quand on m’a appelé pour me dire qu’on attendait mon avis sur l’orientation de la TNT, longtemps après avoir lancé ladite technologie, je me suis d’abord dit mais ils nous prennent pour qui ? Par la suite, j’ai compris qu’il s’agissait d’un revirement heureux, et j’ai saisi la main tendue», nous a par exemple expliqué un promoteur culturel, très connu pour ses productions audiovisuelles.

Programmes

A l’issue des travaux de trois jours, les participants devraient avoir fait des propositions sur trois points essentiels. La mise en place d’un bouquet attractif et compétitif ; la conception d’une offre nationale de programmes attractifs et diversifiés pour reconquérir le téléspectateur ; et faire des propositions sur une offre de chaînes nationales diversifiées à forte coloration identitaire. «L’ensemble de ces contributions permettront au Cameroun de disposer d’un Guide sur les contenus audiovisuels, véritable boussole pour les producteurs de contenus, les éditeurs (chaînes de télévision), les agrégateurs (constructeurs de bouquets), les opérateurs et les autorités en charge de la délivrance des licences d’exercice de l’activité audiovisuelle», a souhaité le Sg-Pm.

30 chaînes gratuites ayant une couverture de 75% de la population devraient meubler les contenus de ce premier bouquet. Deux types de programmes seraient diffusés : les programmes de flux, destinés à être diffusés une seule fois (informations, compétitions sportives, débats, divertissements) ; et les programmes de stock ou programmes patrimoniaux, qui conservent leur valeur indépendamment du nombre de diffusions (séries, téléfilms, documentaires, dessins animés)

Quid de l’actuelle TNT ?

Ce matin, aucune allusion n’a été faite au sujet de l’actuelle TNT. L’absence du ministre de la Communication, ou du directeur général de la CRTV à la cérémonie du jour n’a pas facilité la compréhension du sujet. Cependant, a fait remarquer une source à Cam-Dtv, on pourrait arriver à une remise à zéro de ce qui a été fait. « Dans son discours d’ouverture, le secrétaire général a bien précisé qu’il s’agit d’un projet de constitution du premier bouquet de la TNT. Pas besoin d’être ingénieur en télécommunications pour comprendre que quand on parle de premier bouquet de la TNT, il s’agit bien du premier bouquet ».