TCS : Jean Marie Zambo Amougou risque gros

Amougou Zambo Cstc Le parquet pour la condamnation de Jean Marie Zambo Amougou

Thu, 7 Jul 2022 Source: Kalara N°434 du 04 juillet 2022

Le parquet pour la condamnation de Jean Marie Zambo Amougou

Après de nombreux reports, le litige qui oppose le ministère public à Jean Marie Zambo Amougou, ancien conseiller technique à la Mission d’Aménagement et d’Entretien des Terrains urbains et ruraux (Maetur), s’achemine progressivement vers son terme. L’instruction de cette affaire devant le Tribunal criminel spécial (TCS) depuis 2018, a marqué un pas important la semaine dernière avec les réquisitions du représentant du parquet. Il a sollicité la condamnation de M. Zambo Amougou poursuivi pour usurpation d’un titre et pour une supposée braderie de 69 terrains appartenant à la Maetur se trouvant aux quartiers Ngousso et Mfandena à Yaoundé. Dans son exposé rendu public le 29 juin 2022, le ministère public a indiqué les raisons qui l’ont conduit à se prononcer pour la culpabilité de l’ancien président national de la Confédération syndicale des Travailleurs du Cameroun (Cstc). Il s’est appuyé sur l’ordonnance de renvoi du juge d’instruction du TCS et le témoignage devant le tribunal du témoin de l’accusation, Guy Roger Manga, directeur de la Maetur. Il ressort de ces deux sources que M. Zambo Amougou a été traduit en justice pour répondre des faits de détournement en coaction de 534,1 millions de francs représentant la valeur de 35 lots de terre au lieudit Hôpital général de Yaoundé. L’accusation reproche à l’accusé d’avoir cédé ces lots à des particuliers en signant les actes de vente irréguliers relevant plutôt de la compétence du directeur de la Maetur qu’il n’était pas.

Il est également imputé à M. Zambo Amougou le détournement supposé de de 385 millions de francs pour avoir vendu aux tiers 34 parcelles de terrains appartenant à la Maetur dans le site de Nfendena à Yaoundé, sans l’autorisation du directeur de cette institution. Des ventes que le parquet qualifie aussi d’irrégulières étant donné que l’accusé n’avait pas reçu le pouvoir de sa hiérarchie pour poser ses actes qui crée un tort à l’Etablissement public. Le troisième chef d’accusation porte sur un présumé détournent de de fonds publics issus de la vente de 2 parcelles de terrain de la Maetur à Nfendena au bénéfice d’un tiers pour un montant de 20 millions de francs. M. Zambo Amougou aurait empoché 14,2 millions de francs de cet argent pour ne reverser que 6 millions de francs dans les caisses de l’entreprise. Pour sa défense au cours des débats, Jean Marie Zambo Amougou avait exposé qu’au moment des faits, la mission qui lui avait été assignée par sa hiérarchie à la réunion du 4 décembre qui se tenait à la préfecture du Mfoundi était de faire l’état des lieux, identifier les problèmes et proposer les solutions pour le règlement du différend qui opposait la Maetur et les populations autochtones de Ngousso. Le syndicaliste n’a cependant jamais dit si sa mission, telle que définie par luimême, l’autorisait à signer les PV d’attribution des terrains de la Maetur à des particuliers. Le parquet n’a pas été convaincu par les arguments de M. Zambo Amougou, raison pour laquelle il a requis qu’il soit déclaré coupable.

Jean Marie Zambo Amougou est poursuivi en compagnie de Me Firmin Pierre Ada, notaire et Jean Marie Tsoungui, le représentant de famille Belibi autochtone de Ngousso. Il leur est reproché des faits de coaction et complicité du supposé détournement de 534,1 millions de francs imputé au président de la Cstc. Le parquet a requis leur culpabilité en expliquant qu’ils agissaient en sachant que les actes qu’ils posaient étaient irréguliers. L’affaire a été reportée au 1er et au 31 août 2022 pour les observations éventuelles du représentant de la Maetur et les plaidoiries des avocats de la défense.

Source: Kalara N°434 du 04 juillet 2022