Le taux de prévalence des mutilations génitales féminines, et principalement l’excision, est de 1,4% sur l’ensemble du territoire camerounais et de 20% dans les zones foyers, selon les données du ministère de la Promotion de la femme et de la famille (MINPROFF).
Ce phénomène, particulièrement présente dans deux régions non précisées, est la conséquence de «pesanteurs culturelles persistantes».
Selon une enquête réalisée en juillet 2006 par le Cameroon Young Jurists Legal Resource Center (CYJULERC), une organisation non gouvernementale basée à Buea (Sud-Ouest), quelque 600 femmes avaient été mutilées dans cette région anglophone au cours des 3 années précédentes.
En décembre 1998, le gouvernement avait adopté et validé un plan d’action national de lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF) dont la mise en pratique, constate-t-on, ne se ressent toutefois pas sur le terrain.
En Conseil de cabinet jeudi dernier la MINPROFF, Marie Thérèse Abena Ondoa, a déclaré que le gouvernement avait renforcé ses dispositifs de lutte contre ce fléau, notamment depuis que l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté, en 2012, la Résolution sur l’intensification de l’action mondiale en faveur de l’élimination des mutilations génitales féminines.
Pendant cette assise mensuelle consacrée àla coordination de l’action gouvernementale, elle a indiqué que plus de 700.000 personnes avaient été sensibilisées dans les 10 régions du pays depuis 2014, en même temps que la prise en charge des victimes et des exciseuses a été améliorée, les victimes bénéficiant par ailleurs d’un accompagnement psychosocial et d’un appui à la réinsertion sociale tandis que des programmes de reconversion sont offerts aux exciseuses qui renoncent à cette activité.
Au plan institutionnel, a révélé Mme Abena Ondoa, 92 comités locaux de lutte contre les mutilations génitales féminines ont été créés, parallèlement à la formation de 150 fonctionnaires de police à la prise en charge globale des violences basées sur le genre intégrant les mutilations génitales féminines dans les régions concernées.
En outre, le Code pénal révisé par le Parlement, qui n’attend plus que la promulgation du président de la République prévoit, en son article 277, prévoit un emprisonnement de 10 à 20 ans pour quiconque «procède à une mutilation de l’organe génital d’une personne, quel qu’en soit le procédé».