Dix membres présumés du groupe islamiste nigérian Boko Haram, condamnés à mort vendredi pour leur implication dans l’attaque commise en juin à N’Djamena, ont été fusillés samedi par les autorités du pays.
La sentence n’a pas tardé à être appliquée. Au terme de deux jours de procès, 10 membres présumés du groupe islamiste nigérian Boko Haram, condamnés à mort vendredi pour leur responsabilité dans le double attentat-suicide commis en juin à N’Djamena, ont été exécutés par balles samedi 29 août dans la capitale tchadienne, ont indiqué des sources judiciaire et sécuritaire.
“Ils ont été fusillés ce matin dans un champ de tir situé au nord de N’Djamena”, ont assuré ces mêmes sources concordantes. Les 10 accusés avaient été condamnés à mort vendredi par la Cour criminelle de la capitale tchadienne.
“Les armes saisies seront mises à la disposition de l’État tchadien, les substances psychotropes seront détruites”, avait aussi indiqué vendredi la cour dans son verdict auquel a eu accès l’AFP.
Ce procès, ouvert mercredi, était le premier au Tchad de membres présumés de Boko Haram.
Le “cerveau” tué
Parmi les 10 personnes exécutées figure Mahamat Mustapha, alias Bana Fanaye, un Nigérian présenté par les autorités comme le “cerveau” des attaques du 15 juin : deux attentats-suicides simultanés contre le commissariat central et l’école de police de N’Djamena avaient alors fait 38 morts, dont les trois kamikazes, et 101 blessés.
Le 12 juillet, un nouvel attentat, revendiqué par Boko Haram, avait encore frappé N’Djamena : un kamikaze déguisé en femme s’était fait exploser sur le marché central, faisant au moins 15 morts et 80 blessés.
L’armée tchadienne est engagée dans une opération militaire régionale depuis le début de l’année contre l’insurrection islamiste de Boko Haram, qui s’est étendue au-delà du nord-est du Nigeria, son fief historique, vers les pays limitrophes : Tchad, Niger et Cameroun.
Cette offensive a infligé de sérieux revers au groupe affilié à l’organisation État islamique (EI), mais les insurgés, qui ont perdu des territoires, continuent de multiplier attaques et attentats au Nigeria, comme au Tchad et au Cameroun.