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Tchad : le Conseil militaire de Transition désarmé

Mahamat Idriss Deby Itno Tchad Mahamat Idriss Deby , président du CMT

Sun, 2 May 2021 Source: cameroonvoice.com

Une dizaine de jours après sa prise de pouvoir, le Conseil militaire de Transition fait conjointement face au courroux de la population tchadienne, aux assauts des rebelles de la FACT, au rejet formel par l’Assemblée nationale et certaines nations.

Le scénario d’un chaos progressif se précise au Tchad. Une annonce presque triomphale du Conseil militaire de Transition ce 29 avril 2021 laisse inéluctablement le penser; faisant allusion à un affrontement qu’il a eu avec l’armée tchadienne, le FACT renseigne que son influence a imposé une nouvelle tactique à l’armée, l’usage des bombardements aériens. C’est ainsi que le FACT a détruit un hélicoptère de combat dépêché par l’armée selon le communiqué, qui vante des troupes « sophistiquées et opérationnelles». Une riposte qui leur a permis « de faire une percée fulgurante et d’administrer une cuisante défaite à cette milice barbare qui manque de courage pour les combats au sol. A l’heure où nous mettons sous presse ce communiqué, la ville de Nokou, chef-lieu du Département du Nord- Kanem est libérée et sous le contrôle total des forces de la résistance nationale du FACT», célèbre le communiqué.

Du haut de son influence dans certaines zones, le Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad peut alors lancer un coup de semonce au CMT. Il « n’acceptera plus le survol de ses positions et les localités qui sont sous son contrôle. Notre défense anti-aérienne est prête à répondre à toute attaque ou manœuvre d’espionnage. Tout aéronef qui survolerait nos positions sera traité en élément hostile au peuple tchadien et sera abattu sans sommation», préviennent les rebelles, non sans inviter les Tchadiens à poursuivre la lutte contre le Conseil militaire de Transition. Selon les rebelles l’armée tchadienne, en situation de faiblesse, éviterait l’affrontement avec eux, se limitant à effectuer des bombardements aériens. L’armée tchadienne a reconnu le crash d’un hélicoptère mais a nié qu’il ait été abattu par les rebelles, évoquant des ennuis techniques.

Le conseil militaire de transition tchadien avait auparavant rejeté une offre de cessez-le- feu proposée par le rebelles qualifiés d’hors la loi. L’entité au pouvoir avait fait face, malgré une interdiction formelle à des manifestations monstres dans le pays. Au moins 5 citoyens sont morts dans ce soulèvement inédit en raison d’une répression brutale des forces de l’ordre. A côté du silence de bon nombre de pays africains, on note désormais l’indignation du président ghanéen Nana Akufo-Addo. Il ne partage pas la position de certains pays de l’Union africaine à propos de la prise du pouvoir par le Conseil militaire de transition au Tchad. Selon lui l’Union africaine doit procéder à la suspension du Tchad de l’Union africaine, suite à l’instauration d’un conseil militaire dirigé par le fils du défunt président, une situation qui viole la constitution du pays. Si le président de l’assemblée nationale-successeur constitutionnel d’Idriss Deby- Haroun Kabadi a été écarté du fauteuil présidentiel prétendument pour des raisons de santé, le sixième vice-président de l’assemblée se dit prêt à gérer la transition. Le député Rakhis Ahmat Saleh a soulevé l’opacité selon laquelle Haroun Kabadi a été déclaré inapte à assumer la responsabilité du président de la transition, comme le prévoit la constitution. Par ailleurs, il demande à la junte de rétablir l’ordre constitutionnel-en le portant à la tête du pays.

Porté à la tête du CMT au Tchad, après la mort de son père, le général Mahamat Idriss Deby Itno avait reçu différentes personnalités étrangères dont une délégation saoudienne jeudi présidée par le ministre chargé des pays africains, Ahmed Ibn Abdel Aziz Elkahtan. Malgré un soutien international, le fils Deby fait face à une opposition interne malgré son engagement à respecter la transition de 18 mois, d’organiser un dialogue national inclusif, d’organiser des élections présidentielles transparentes et le transfert du pouvoir aux civils en les associant à la période de transition.

Source: cameroonvoice.com
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