Les députés du RDPC, parti au pouvoir dans la région du Nord-Ouest, ont dénoncé ce qu'ils considèrent comme une discrimination et une marginalisation à leur égard à l'Assemblée nationale.
Dans un mémo de trois pages adressé au président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yegue Djibril, les législateurs affirment qu'ils sont écartés des missions juteuses, des comités et autres recrutements de la Chambre.
Les députés pointent du doigt le directeur de cabinet du président de la Chambre, Abdourahim Boukar, pour avoir été le fer de lance de cet acte "prémédité".
"Je l'ai dit à notre père, pendant plus de vingt ans, tu as donné les grands postes de l'Assemblée à des gens venus d'ailleurs, maintenant c'est le tour des enfants de Tokombere. Nous les avons arrachés des mains d'un anglophone de Mbengwi, dans le Nord-Ouest", notent les députés dans le mémo, citant le directeur de cabinet qui aurait dit cela au président.
Cette déclaration, selon les législateurs, "dépeint le traitement reçu par les députés RDPC originaires du Nord-Ouest à l'Assemblée nationale".
Les députés ont décrit la situation comme "une atteinte flagrante à notre force numérique au Parlement en tant que groupe de 18 parlementaires du RDPC de la région du Nord-Ouest (10% de l'ensemble de l'hémicycle)".
"Au cours de la 10ème législature, nous n'avons eu aucune représentation dans les instances suivantes : l'Union parlementaire du Commonwealth (APC), l'Union des parlements africains (UPA), la Commission interparlementaire de la CEMAC, l'Union interparlementaire, l'Assemblée parlementaire paritaire ACP/UE, l'Union parlementaire des membres de l'Organisation des conférences islamiques (UPMOCI), l'Assemblée internationale des parlementaires francophones et d'autres encore. "La note signée le 5 septembre 2023 par les députés du Nord-Ouest ajoute que "les parlementaires du Nord-Ouest sont pratiquement absents de toutes les missions statutaires et autres de l'Assemblée nationale. Les députés du Nord-Ouest ont été totalement mis à l'écart en ce qui concerne le recrutement du personnel à l'Assemblée nationale".
Les législateurs notent en outre avec consternation que "nous avons observé que des postes jusqu'ici occupés par des députés du Nord-Ouest ont été systématiquement confisqués, comme par exemple : Fonkam Azuh, puis M. Forsab, le poste de conseiller technique du président de l'Assemblée nationale, occupé jusqu'à présent par M. Sanji Joseph, pour n'en citer que quelques-uns".