Tension et guerre de leadership: entre Ngoh Ngoh et Joseph Dion Ngute, Paul Biya appelé en sapeur pompier

Biya Reunion Etoudi Mvondo Ngoh Image illustrative

Mon, 10 Mar 2025 Source: www.camerounweb.com

Dans un contexte pré-électoral de plus en plus tendu, l'architecture institutionnelle camerounaise fait l'objet de vives critiques. Au centre des débats : le rôle réel du Premier ministre Joseph Dion Ngute, face à l'omnipotence du Secrétaire Général de la Présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh.

Le Cameroun présente une anomalie institutionnelle rarement observée ailleurs : un Premier ministre dont les directives semblent systématiquement ignorées par son propre gouvernement. Récemment, ses instructions adressées au ministre de la Ville et aux maires de Yaoundé pour "redonner à la capitale son éclat" sont restées lettre morte.

"Le Cameroun est le seul pays au monde où un Secrétaire Général à la Présidence est plus puissant que le Premier ministre. Si Ferdinand Ngoh Ngoh tousse seulement, vous allez voir", constate un observateur politique.

Cette situation soulève une question fondamentale : à quoi sert véritablement le poste de Premier ministre dans la configuration actuelle du pouvoir camerounais ?

Les rumeurs vont bon train concernant les ambitions présidentielles du Secrétaire Général de la Présidence. Ferdinand Ngoh Ngoh, dont l'influence ne cesse de croître, serait-il en train de préparer sa propre candidature à la magistrature suprême ? Ou œuvre-t-il pour une nouvelle candidature de Paul Biya, aujourd'hui âgé de 92 ans ?

Le recours traditionnellement systématique aux institutions telles qu'ELECAM (Elections Cameroon), le Conseil Constitutionnel, la magistrature, les autorités administratives et les Forces de Maintien de l'Ordre pourrait cette fois s'avérer insuffisant pour garantir la pérennité du système, selon plusieurs analystes.

"Mieux, même le diable prend, et on verra après..." aurait déclaré une autorité morale du pays, illustrant l'aspiration au changement qui traverse la société camerounaise.

Face à cette situation, certaines voix s'élèvent pour demander une clarification du système politique camerounais : "Paul Biya doit clarifier sa politique et avoir le courage de supprimer le poste de Premier ministre", estime un commentateur politique.

Dans un pays où la souffrance et la colère populaires atteignent des niveaux préoccupants, la question de la réforme des institutions devient centrale dans le débat public, à l'approche d'échéances électorales qui s'annoncent décisives pour l'avenir du Cameroun.

Source: www.camerounweb.com