Une tempête médiatique secoue actuellement le quotidien national Cameroon Tribune, suite à la publication d'un article révélant la présence de Clément Atangana, président du Conseil Constitutionnel, à une réunion politique à Mbalmayo. Cette affaire met en lumière les tensions entre la presse publique et les hautes institutions de l'État.
Au cœur de la polémique se trouve un rassemblement des élites du Nyong et So'o à Mbalmayo, qui s'est conclu par une motion de soutien à une éventuelle candidature du président Paul Biya pour 2025. La présence du président du Conseil Constitutionnel à cet événement politique a suscité de vives réactions, étant donné la nature supposément apolitique de sa fonction.
Emeran Bounoung, journaliste au service politique de Cameroon Tribune, se retrouve aujourd'hui au centre d'une controverse pour avoir simplement rapporté les faits. Invité à couvrir l'événement dans le cadre de ses fonctions, il a mentionné dans son compte-rendu la présence de Clément Atangana, une information factuelle validée par sa hiérarchie.
L'article en question avait suivi le processus habituel de validation éditoriale, recevant l'aval du chef du service politique, Jean Francis Belibi, ainsi que du rédacteur en chef, Yves Atanga. Cependant, face aux retombées de cette publication, une tentative de faire porter la responsabilité uniquement au journaliste semble se dessiner.
Malgré la publication d'un droit de réponse accordé à Clément Atangana, ce dernier ne semble pas satisfait et réclame désormais le départ d'Emeran Bounoung de Cameroon Tribune. Cette demande soulève des questions sur la liberté de la presse et l'indépendance des journalistes, même au sein des médias publics.
L'affaire a pris une tournure judiciaire, ajoutant une dimension supplémentaire à cette controverse. Cette judiciarisation du dossier souligne la sensibilité des questions liées à la couverture médiatique des activités des hauts responsables de l'État.
Cette situation soulève des inquiétudes quant à la liberté éditoriale et la protection des journalistes dans l'exercice de leur métier. La demande de limogeage d'un journaliste pour avoir rapporté des faits avérés questionne les limites de la pression institutionnelle sur les médias publics.
Au-delà de la question médiatique, cette affaire ravive le débat sur l'indépendance du Conseil Constitutionnel et la séparation nécessaire entre les fonctions institutionnelles et les activités politiques partisanes. La participation de son président à une réunion politique pose question, particulièrement dans un contexte pré-électoral.