Le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) est en proie à des tensions internes depuis plusieurs semaines. La semaine dernière, Robert Kona, qui se présente comme le "président fondateur" du parti, a exclu Cabral Libii et 23 autres cadres du PCRN. Une décision qui a été vivement contestée par les partisans de Cabral Libii, qui dénoncent l'ingérence du ministre de l'administration territoriale, Paul Atanga Nji, dans les affaires du parti.
Les cadres du PCRN proches de Cabral Libii sont montés au créneau pour dénoncer les agissements du ministre. Hier, sur le plateau de Info TV, la députée PCRN a déclaré : "Nous n'avons pas peur de la dissolution [du PCRN de Cabral Libii, Ndlr]. Ce qui nous intéresse c'est le peuple souverain, qui prendra acte de ce qui se passe. Nous travaillons pour diriger ce pays et tôt ou tard nous allons le faire. Nous ne tremblons pas devant l'agitation d'un ministre qui bénéficie d'un décret Présidentiel."
Les mots sont clairs : le camp de Cabral Libii ne compte pas reculer face à Paul Atanga Nji, qu'il accuse d'être à l'origine des actions de Robert Kona. "Le ministre de l’administration territoriale, Atanga Nji veut la guerre, on la fera. Nous ne craignons rien", a ajouté la députée.
Cette crise au sein du PCRN intervient à quelques mois des élections régionales et municipales au Cameroun. Le parti, qui avait créé la surprise lors de la présidentielle de 2018 en arrivant troisième avec 6,28% des voix, pourrait voir son unité menacée par ces tensions internes.
Pour l'heure, le camp de Cabral Libii semble déterminé à poursuivre son combat, même si cela doit mener à une confrontation avec le ministre de l'administration territoriale. "Nous sommes prêts à aller jusqu'au bout pour défendre nos convictions et nos valeurs", a conclu la députée.