Tensions au sommet de la justice camerounaise : Ferdinand Ngoh Ngoh maintient la pression sur Laurent Esso

Un nouveau épisode met en lumière les tensions internes au sein de l'appareil judiciaire camerounais. Le Secrétaire général de la Présidence de la République (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh, continue de transmettre des "hautes instructions" au Ministre de la Justice Laurent Esso, malgré les réticences récentes de ce dernier.

La dernière injonction concerne la mise à disposition des parquets d'instance des auditeurs de justice, diplômés de l'École nationale d'administration et de magistrature (ENAM), qui sont actuellement en attente d'intégration. Cette initiative intervient dans un contexte de fortes rivalités institutionnelles.

Laurent Esso, qui avait précédemment exprimé sa volonté de ne plus se soumettre aveuglément aux "hautes instructions", se trouve une nouvelle fois face à une directive présidentielle. L'intéressé avait même encouragé les magistrats à faire preuve de plus d'indépendance face à ces injonctions.

Cette situation s'inscrit dans un environnement politique tendu, marqué par le blocage du Conseil supérieur de la magistrature. Les luttes de clans internes semblent paralyser les mécanismes institutionnels habituels, créant une atmosphère de tension palpable.

Ferdinand Ngoh Ngoh maintient sa ligne de conduite, répercutant systématiquement les orientations présidentielles auprès des hauts responsables du ministère de la Justice. La stratégie de contournement de Laurent Esso semble donc se heurter à une volonté présidentielle clairement affirmée.

L'issue de ce bras de fer institutionnel reste à déterminer. Laurent Esso, qui avait clairement manifesté sa volonté de résistance, se trouve maintenant face à un nouveau test de sa détermination. Les observateurs politiques attendent de voir comment il va réagir face à ces nouvelles instructions.

Pour l'heure, la seule certitude est l'incertitude. La formule anglaise "Let's wait and see" résume parfaitement la situation actuelle : tous les regards sont tournés vers les prochaines actions de Laurent Esso.

Cette chronique politique illustre une fois de plus la complexité des interactions au sommet de l'État camerounais, où les rapports de force et les stratégies personnelles jouent un rôle crucial dans la gouvernance.