On a cru revivre le scandale du Social Democratic Front (Sdf) produit en décembre 2017 au Parlement camerounais lors de la rencontre entre la représentation régionale d’Elecam pour le Littoral et les partis politiques. Eclats de voix, propos orduriers, abandon de la réunion par certains, voilà ce qui a pimenté la réunion à la suite des propos d'Hervé Emmanuel Nkom, Membre du Comité central du Rdpc. En effet, les partis de l’opposition s’insurgent contre la vision Rdpc, l'accusant d'ingérence dans l'exercice des missions assignées à Elecam.
Plusieurs de ces partis de l'opposition à l'instar du SDF, du Manidem, du MRC, de l’UPC et bien d'autres membres de la Société civile, tel qu’ Un Monde avenir, pensent qu’Élections Cameroon n'est pas matériellement prêt pour assurer efficacement les opérations de révision sur les listes électorales à cause d’un manque criard des kits électoraux et de leur vétusté. « Nous avons fait le tour dans au moins 300 communes du Cameroun et particulièrement dans les communes du Wouri que sont Douala 1, 2, 3, 4,5 pour faire l’état des lieux. Et il se trouve que par commune sur un total de Kits qui devrait être de quatre et il n’y a que deux ou trois qui fonctionnent à peine. Et cela réduit conséquemment la capacité d’Elecam à satisfaire à la demande des inscriptions» . Ces remarques de Philippe NANGA, de l’Ong Un Monde avenir, ont été rejetées en bloc par le RDPC. Ce qui contribue à installer un flou autour de cette opération, nonobstant les principes biométriques qui pour plusieurs ne sont guère crédibles. Pour de nombreux observateurs, les élections au Cameroun ne sont pas crédibles. Et ce ne sont pas les raisons qui manquent. Pour Mme Priscilla Ntamak, Vice-Présidente du SDF pour la circonscription électorale de Douala 5è, « Ils ont raison puisque les élections passées j’ai attrapé deux hommes au lycée de Bépanda qui avaient votés à Douala 1er et 5è. Mais ils ont été relaxés par la police. ».
Cabral Libii, du mouvement 11 millions d’électeurs reste avec des questions pendantes avec en priorité la prise en charge des Camerounais de la diaspora et les difficultés d’accès à la Carte nationale d’identité. Sur cet aspect, la capacité d’Elecam de mener à bien notamment les législatives, les municipales et la présidentielle reste sérieusement controversée. Les opinions divergent dans cette confusion, loin de trouver un consensus, rien de mieux que de crier les uns sur les autres.