Tensions politiques : Paul Atanga Nji ordonne l’expulsion 'manu militari' de Cabral Libii de l’Adama
Le conflit qui oppose le Ministre de l’Administration Territoriale, Paul Atanga Nji, à Cabral Libii, président du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN), prend un nouveau tournant. En pleine tournée politique dans la région de l'Adamaoua, Cabral Libii fait face à une décision ferme du MINAT : l’arrêt immédiat de toutes ses activités dans la région et son expulsion pure et simple.
Dans un message daté du 15 février 2025, Paul Atanga Nji a instruit le gouverneur de l’Adamaoua, Kildadi Boukar, d’interdire à Cabral Libii tout rassemblement politique, y compris les dédicaces de son livre. Cet ordre a été relayé sans délai aux préfets des départements de la région, entraînant l’annulation d’une réunion prévue dans le département du Djerem. Le gouverneur a explicitement ordonné aux autorités locales d’escorter la délégation de Cabral Libii hors de la région : « Vous voudrez bien suivre et accompagner cette délégation hors de votre unité », a-t-il précisé.
Cette manœuvre survient après la récente victoire judiciaire de Cabral Libii contre Robert Kona, l'un des co-fondateurs du PCRN, qui contestait sa légitimité à la tête du parti. Malgré cette décision en faveur de Cabral Libii, Paul Atanga Nji continue de refuser de reconnaître sa présidence. Une obstination qui, selon plusieurs observateurs, vise à affaiblir l’influence politique grandissante de l'homme politique, notamment dans des zones stratégiques comme l'Adamaoua.
Pour les partisans de Cabral Libii, cette expulsion est une tentative flagrante d’étouffer l’opposition et de restreindre la liberté d’expression. "Nous sommes dans un état de droit, et le peuple camerounais mérite d’entendre toutes les voix politiques", s’indigne un membre de son équipe.