Dans une circulaire officielle rendue publique ce jour, Paul Atanga Nji, Ministre de l'Administration Territoriale (MINAT), a ordonné aux gouverneurs de région de mettre un terme définitif à l'utilisation des groupes communément appelés "gros bras" dans les opérations de recouvrement forcé, d'expulsion ou de déguerpissement.
Le document, portant la référence N°000983/L/MINAT/SG, dénonce des pratiques récurrentes où ces milices privées se substituent aux forces de l'ordre légalement habilitées. "Ces groupes s'illustrent par des actes de violence graves, portant atteinte à l'ordre public", peut-on lire dans la note ministérielle.
Le Ministre rappelle avec fermeté que la loi n°97/021 du 10 septembre 1997, modifiée en 2014, interdit formellement la constitution de milices privées sur l'ensemble du territoire national.
Atanga Nji insiste sur le fait que le recouvrement forcé des créances doit strictement suivre la procédure légale définie par la loi n°2023/011 du 25 juillet 2023. Seuls les huissiers de justice et les porteurs de contrainte, avec l'aval des autorités administratives compétentes, peuvent requérir l'intervention des forces de l'ordre.
"J'exige la fin immédiate de ces pratiques illégales dans toutes vos unités de commandement", ordonne-t-il, avant d'ajouter : "Je tiens la main ferme à l'application rigoureuse de ces directives."
Cette circulaire intervient dans un contexte où les citoyens dénoncent de plus en plus les exactions commises par ces milices, souvent accusées de brutalités et d'extorsion. Si la mesure est accueillie positivement par les défenseurs des droits de l'homme, sa mise en œuvre effective constituera un véritable test pour les gouverneurs concernés.