Le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Samuel Eto'o, s'est vu saisir plusieurs milliers d'euros non déclarés par les autorités françaises, après un contrôle douanier à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, en janvier. La presse internationale révélait que les autorités françaises ont saisi plus de 300 000 euros, soit près de 200 millions Fcfa, entre les mains de Samuel Eto’o à Paris.
C'est dans un article publié sur son site internet ce 05 juillet 2023 que le journal en ligne français, Afrique Intelligence, révèle le pot aux roses.
L'on sait qu'en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, tout dépôt de cash dans une banque d’un certain montant ou transport de cash, nécessite de présenter des justificatifs. Car l’argent pourrait provenir soit de la fraude, de la corruption ou d’activités criminelles et pourrait servir à financer le terrorisme. Des justificatifs sont des lors exigés. Il s’agit de la réglementation internationale du GAFI et des directives de l’Union Européenne en matière de blanchiment d’argent.
Ainsi donc, n’étant pas parvenu à justifier l’origine de la somme, et malgré la possession d’un passeport diplomatique camerounais, Samuel Eto'o s’est vu saisir son argent par les autorités françaises. Selon le Code monétaire et financier français, tout transfert d’argent liquide supérieur à 10 000 euros (6,5 millions de francs CFA) vers l’étranger doit être déclaré aux autorités.
Et à Afrique Intelligence de poursuivre : « Le dossier s’est ensuite déporté sur le terrain diplomatique. Dans les heures qui ont suivi la saisie, Samuel Eto’o s’est rendu à l’ambassade du Cameroun en France, afin de faire valoir son immunité diplomatique et de se faire restituer la somme saisie. Malgré un courrier en ce sens envoyé par l’ambassade camerounaise, la sous-direction des privilèges et immunités diplomatiques du Quai d’Orsay a refusé de reconnaître toute immunité. La justification : lors du contrôle, l’ancien international n’était pas en possession d’un ordre de mission notifié au ministère français des affaires étrangères».
Selon le lanceur d’alerte Boris Bertolt, en rapport avec cette actualité, l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol) aurait depuis des mois ouvert une enquête sur cette affaire.
« Samuel Eto’o n’a pas déclaré son argent avant de voyager. Erreur. Car la loi française stipule qu’en cas de non-déclaration, de fausse déclaration ou de non présentation de l’argent, la personne est passible de sanctions prévues à l’article L152-4** du code monétaire et financier notamment une amende pouvant aller jusqu’à 50 % de la somme sur laquelle a porté l’infraction ou la tentative d’infraction et la retenue temporaire de l’argent liquide.
Titulaire d’un passeport diplomatique qu’il à présenté aux douaniers, Samuel Eto’o ne sait pas qu’à ce moment il est susceptible d’être considéré comme une personne politiquement exposée (PEP). C’est à dire il entre dans la catégorie des personnes placées sous haute surveillance en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.
Deuxième erreur. Samuel Eto’o fait donc intervenir l’ambassadeur du Cameroun à Paris, Magnus Ekoumou pour récupérer son magot. Alors que l’ambassadeur lui même ignore sa provenance. Néanmoins il actionne ses leviers diplomatiques pour sauver son illustre compatriote.
Mais, devant les questions persistantes et incisives des autorités françaises sur l’origine des fonds, l’ambassadeur du Cameroun à Paris est obligé de battre en retraite pour éviter des tensions entre Paris et Yaoundé. Non sans avoir demandé à Samuel Eto’o de fournir les pièces justificatives de la provenance de ses fonds.
Prudent, l’ambassadeur Magnus Ekoumou rend compte à Yaoundé de l’incident. Quant à Samuel Eto’o, il ne fournira aucune preuve aux autorités françaises. Devant la renonciation de Samuel Eto’o à ses 300 000 EUR a finit de convaincre la douane française d’être sur une piste de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Et a depuis ouvert une enquête sur les activités de Samuel Eto’o » lit-on chez le confrère Camerounactuel.