Un jeune homme est poursuivi pour avoir essayé d’ôter la vie à ses parents après que ces derniers l’aient surpris tentant d’abuser de sa cadette. Selon l’accusation, le mis en cause avait préalablement séquestré sa mère dans sa chambre à coucher avant de passer à l’acte.
Le 11 juin 2023, le collège des juges du Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi a ouvert les débats dans l’affaire opposant Mme Ngo Koumbi Marie Rosalie à Christian Owona Peiffer, son fils de 22 ans. Ce dernier est poursuivi pour tentative de meurtre et atteinte à la pudeur en présence d’une personne mineure de 16 ans. Le jeune homme, qui est en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui depuis 03 ans, clame son innocence.
En l’absence de la plaignante à l’audience, le ministère public a exposé les faits au centre du procès. Il en ressort que dans la nuit du 22 au 23 juin 2020, Christian Owona Peiffer a essayé d’entretenir des relations sexuelles incestueuses avec sa sœur cadette âgée de 14 ans à l’époque des faits. Armé d’un couteau et d’une machette avait profité d’un instant de distraction de sa mère et de son concubin Onana Dieudonné pour contraindre sa sœur de se laisser faire. C’est à cause des hurlements de la petite fille que les parents sont venus au secours de celle-ci. Dans l’optique d’éliminer tous les témoins possibles dans cette affaire, Christian Owona Peiffer avait alors asséné plusieurs coups de machette à ses parents, qui n’avaient eu la vie sauve que grâce à l’intervention des voisins, a poursuivi le parquet. Il a ajouté que lors de l’enquête préliminaire, le mis en cause avait prétendu qu’il souffrait des troubles mentaux mais cet argument n’a pas convaincu les enquêteurs et le juge d’instruction, qui, s’appuyant sur des témoignages, de nombreux documents et photographies, ont estimé que l’accusé avait bel et bien l’intention de porter atteinte à la vie des membres de sa famille.
Pour sa défense, Owona Peiffer a expliqué que les faits se sont déroulés au domicile de son beau-père au quartier Afaneyor à Yaoundé. Il a affirmé par ailleurs qu’il était souffrant et n’a jamais essayé de violer sa sœur encore moins ôter la vie à ses parents. L’accusé a prétendu que depuis deux mois, il recevait un traitement spirituel administré par sa maman et son concubin. Il raconte qu’un fait inhabituel l’a marqué: à savoir que le jour du drame sa mère l’a lavé avec une eau rouge après lui avoir fait boire cette eau 07 fois en lui donnant l’assurance qu’elle allait très vite le guérir. «Après ce bain elle m’a directement conduit dans un cercle noir rempli de bougies qu’ils avaient tracé au salon, mon beau père et elle. C’est alors que le concubin de ma mère m’a imposé les mains en faisant des incantations qui m’ont fatigué comme si j’étais drogué» a confié Christian Owona Peiffer. Il affirme s’être évanoui et n’avoir repris connaissance qu’à la gendarmerie où on lui a narré le forfait qu’il venait de commettre, selon eux.
Abandon d’une charge
Le représentant du ministère public a entamé ses réquisitions avec propos tenus à l’enquête policière par Olama Arthur Pierre Landry le frère ainé de l’accusé. Il avait déclaré qu’il y’avait quelques semaines seulement, Christian avait incendié la maison de leur père avec des enfants à l’intérieur. Il avait également affirmé que son frère n’était pas violent et qu’il l’est devenu depuis qu’il consomme du chanvre indien. Le procureur a indiqué poursuivant son exposé, qu’il existe différents types de criminels: «ceux-là qui malgré tout le temps passé en prison ne prennent pas conscience de leurs actes et l’accusé en fait partie. Deux charges pèsent contre Owona Peiffer Christian notamment la tentative d’outrage à la pudeur sur personne mineur et la tentative de meurtre sur ses parents», a-t-il martelé.
Pour le procureur, la première charge doit être abandonnée parce que la petite sœur n’a pas été entendue avant de demander que la deuxième infraction soit maintenue à cause des nombreuses preuves qui accablent l’accusé. Le ministère public a requis la condamnation de ce dernier.
L’avocate de la défense a, quant à elle, contredit le parquet en soulignant que son représentant n’a présenté au tribunal des documents convaincants et des témoins au soutien de l’accusation. De plus, il est difficile d’imputer à I ‘accusé ce forfait étant donné qu’il souffre des troubles mentaux. «Mon client a été amené dans une église de réveil par ses parents ce qui lui a certainement causé un lavage de cerveau», a poursuivi la dame en robe noire. Elle a noté que son client est encore récupérable. Elle a plaidé l’acquittement de ce dernier. Le tribunal compte se prononcer sur la culpabilité ou non de l’accusé le 08 août 2023.