Les analystes s'interrogent
La communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest CEDEAO vient d’inviter les pays de l’alliance des Etats du Sahel AES dont le Burkina Faso ; le Mali, le Niger à participer au projet de la mise en place d’une force en entente pour lutter contre le terrorisme. Lors d’un récent sommet tenu à Abuja au Nigeria, ce sujet a été de nouveau abordé. L’institution sous régionale tirant les leçons des vives critiques issues du projet d’intervention militaire au Niger pour rétablir par la force le président Mohamadou Bazoum, veut donner une autre configuration à cette force en attente. Ce projet prévoit deux configurations. La première option, détaillée par Mohamed Badaru Abubakar, ministre nigérian de la Défense, propose une force composée de 5 000 hommes, avec un coût annuel de 2,6 milliards de dollars. Une seconde option envisage une force plus restreinte de 1 500 soldats, nécessitant un budget de 500 millions de dollars par an.
Selon les analystes sur le continent, cet appel lancé montre à suffisance que l’institution sous régionale serait incapable de lutter contre le terrorisme sans le trio de l’AES.
Abdel-Fatau Musah, commissaire de la CEDEAO pour les affaires politiques, la paix et la sécurité avait d’ailleurs laissé entendre que le retrait des trois pays a compliqué la lutte contre le terrorisme. « Nous ne pouvons pas lutter contre le terrorisme sans les pays qui en sont les plus grandes victimes : le Mali, le Niger et le Burkina Faso » a-t-il martelé.
Une prise de conscience qui arrive un peu tard car avant leur départ, les trois pays ont reproché à l’institution son indifférence face aux défis sécuritaires des Etats membres.
Suite à leur décision de retrait de la CEDEAO qui a marqué un tournant historique sur le continent africain, le Mali, le Burkina Faso et le Mali ont créé une force commune le 16 septembre 2023 dans le but de multiplier la capacité militaire de leur pays en matière de protection.
Quelques mois seulement après sa création, l’AES affiche déjà de bons résultats sur le terrain, ce qui incite d’autres pays à le rejoindre.
