Terrorisme, coup d’Etat : l’affaire Martinez Zogo prend une nouvelle tournure

Amougou Belinga est suspecté de la mort de Zogo

Mon, 13 Feb 2023 Source: www.camerounweb.com

L’implication des corps habillés dans l’assassinat du journaliste Martinez Zogo rend l’affaire compliquée. Ce qui était au départ une banale affaire de meurtre est sur le point d’être requalifier en attaque terroriste. L’affaire désormais confiée au tribunal militaire, Amougou Belinga et compagnie pourraient être déférés dans les prochaines heures à la prison centrale de Kondengui.

Selon les sources, le tribunal militaire veut comprendre comment un simple individu sans portefeuille ministérielle, parvient à s’attacher les services de la Direction Générale des Renseignements extérieurs (DGRE) sensée être au service de la présidence de la République. Paul Biya serait-il en danger ? Sa sécurité serait-elle infiltrée par des individués au destin non avoué ? C’est ce que redoute le tribunal militaire.

L’assassinat de Martinez Zogo n’est pas une simple affaire de quelques éléments de la DGRE qui auraient abusé de leur fonction. Comme l’a révélé Reporters Sans Frontières, il s’agit bel et bien d’un crime d’Etat. Le Directeur Général de la DGRE serait bien au parfum du plan macabre. Un de ses véhicules aurait servi à espionner le journaliste Martinez Zogo plusieurs jours avant son assassinat. D’autres moyens de l’Etat ont été mis à contribution par les criminels pour venir à bout de leur projet.

Selon le journaliste et lanceur d’alerte Remy Ngono. Le Cameroun allait connaître un coup d’Etat si Paul Biya n’avait pas vite pris la mesure de l’enjeu. Le plan initial serait l’assassinat en cascade des journalistes camerounais. L’objectif est de créer une psychose et pousser la population à réclamer le départ de Paul Biya qu’ils jugeront incapable d’assurer leur sécurité.

RSF établit un rapprochement entre ce plan macabre et l’homme d’affaires Amougou Belinga.

« RSF a recueilli, au cours de ces deux derniers jours, deux témoignages faisant état de menaces proférées par J.P. Amougou Belinga ou son entourage contre Martinez Zogo. Dans un enregistrement audio consulté par RSF, le journaliste s’inquiétait dès le 9 janvier – une semaine avant sa mort – d’avoir été contacté par un homme “très proche de lui”. Ce dernier lui avait signifié que l’homme d’affaires “voulait en finir avec lui” ainsi qu’avec au moins huit autres journalistes camerounais. », indique le communiqué.

Selon des sources concordantes, les journalistes en danger sont :

- Paul Chouta

- HAMAN MANA (Dp du journal Le Jour)

- Dieudonné MVENG (Patron du groupe La Météo)

- Jacques-Blaise MVIE (Dp du journal La Nouvelle)

- François OWONA (Rec du journal La Nouvelle)

- Christophe Bobiokono (Dp du journal Kalara)

- Georges Gilbert BAONGLA

Coïncidence, la quasi-totalité de ces journalistes investiguait sur des cas de détournements de deniers publics aux ministres de la finance et de l’économie. A en croire les documents en possession de Martinez Zogo, Amougou Belinga et Louis Paul Motaze étaient les principales personnalités visées par ses enquêtes. En effet le ministre dans sa grande générosité aurait fait bénéficier de manière très suspecte des milliards de Fcfa à Amougou Belinga sur les lignes 94 et 65 lorsqu’il était au ministère des finances. L’université privée ainsi que les médias d’Amougou Belinga sont également financés par l’Etat du Cameroun.

Se sentant en danger, le lanceur d’alerte et journaliste de CamerounWeb Paul Chouta avait saisi Paul Biya par une lettre ouverte pour demander plus de protection. Si le journaliste est inquiet c’est parce qu’il avait déjà été agressé à plusieurs reprises par des individues qui ont des méthodes similaires à celles des bourreaux de Martinez Zogo.

Source: www.camerounweb.com