Indira Baboke est désormais Docteur en médecine
Indira Baboke est désormais Docteur en médecine. Elle a soutenu sa thèse de doctorat ce lundi 16 juin 2024 à Yaoundé en présence de nombreux membres du gouvernement et hauts responsables des institutions de l'Etat camerounais.
La fille du DCC adjoint de la Présidence de la République a décroché son doctorat avec une mention spéciale.
Le Dr Claudel Noubissie dévoile le thème et le contenu de la thèse de sa désormais collègue.
"Ce lundi 16 juin 2025, dans un Amphi 350 comble à la Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales (FMSB) de l'Université de Yaoundé I, la candidate Baboke Tamboulo Eden Indira a brillamment défendu sa thèse de doctorat, marquant l'aboutissement de quatorze semestres de travail acharné.
Devant un jury prestigieux et un parterre de personnalités, dont le ministre directeur adjoint du Cabinet Civil Oswald Baboké et le président de la FECAFOOT Samuel Eto'o Fils, elle a présenté une étude inédite et d'une grande importance pour la neurochirurgie au Cameroun.
Intitulée "Devenir et qualité de vie des patients opérés pour malformations vasculaires intracrâniennes à l'Hôpital Général de Yaoundé", la recherche de la désormais Dr Baboké s'est attaquée à une pathologie grave et souvent sous-diagnostiquée au Cameroun.
Consciente du manque de données locales sur les conséquences post-opératoires de ces interventions chirurgicales complexes, elle a mené, sous la direction du Pr Vincent de Paul Djientcheu (Professeur Titulaire, Neurochirurgie) et du Dr Oumarou Haman Massouro(Maître-Assistant, Neurochirurgie), une étude descriptive sur 39 patients opérés entre janvier 2019 et décembre 2024.
L'objectif était clair : évaluer la prévalence de ces pathologies, décrire le profil des patients et, surtout, mesurer leur qualité de vie après une chirurgie cérébrale lourde.
Au terme d’une présentation aussi passionnée que limpide, la candidate a livré des résultats qui dessinent un horizon encourageant pour la prise en charge des malformations vasculaires intracrâniennes au Cameroun :
1. Prévalence hospitalière élevée : les malformations vasculaires intracrâniennes représentaient 16,3 % des craniotomies à l’Hôpital Général de Yaoundé, un chiffre attribuable à la présence d’une équipe de neurochirurgiens sur-spécialisés en chirurgie vasculaire.
2. Profil des patients bien défini : une majorité de femmes (53,8 %), âgées de 40 à 60 ans, avec l’hypertension artérielle comme comorbidité dominante (50 %). Le motif principal de consultation était une céphalée brutale.
3. Suites opératoires très favorables :
- 87 % des patients n’ont présenté aucune complication postopératoire ;
- Mortalité faible : 5,1 % (2 décès) ;
- 92,3 % disposent d’une autonomie fonctionnelle complète ou quasi-complète (score de Rankin 0–2).
4. Qualité de vie satisfaisante : plus de 75 % des opérés obtiennent des scores > 76 % dans les dimensions physique, sociale et mentale, traduisant une perception globale positive de leur qualité de vie.
Forte de ces conclusions, la Dr Baboké recommande :
- Une collaboration multidisciplinaire renforcée entre neurochirurgiens, neurologues, rééducateurs et psychologues ;
- Un renforcement de l’enseignement de la neurochirurgie dans les curricula universitaires ;
- Une sensibilisation du public à consulter précocement en cas de céphalée brutale, afin de réduire les délais de prise en charge.
Au terme d’une présentation brillante, le jury a accepté la thèse sous réserve de corrections, étape qui ouvre la voie à la délivrance prochaine du titre de docteure en médecine.
Sous les applaudissements, Dr Indira Baboké a fondu en larmes et serré sa mère dans ses bras, image forte concluant quatorze semestres d’efforts consacrés à ce travail.
Au-delà de sa réussite personnelle, son étude :
- enrichit la littérature camerounaise sur une pathologie grave mais peu documentée ;
- démontre qu’une neurochirurgie de pointe peut, même dans un contexte de ressources limitées, offrir d’excellents résultats.
Par la rigueur scientifique de sa recherche et son engagement, Dr Indira Baboke incarne, une fois encore, l’une des 237 raisons d’exceller".