La capitale sous tension. Alors que la crise post-électorale s’aggrave au Cameroun, des coups de feu ont été signalés ce soir dans des quartiers clés de Yaoundé, notamment Etoudi, Émana et Olembé. Ces zones, stratégiques et symboliques, abritent des institutions majeures et des quartiers résidentiels, marquant une escalade inquiétante des tensions après les manifestations violentes observées à Garoua, Maroua, Douala et Touboro.
Le quartier d’Etoudi, qui abrite le Palais présidentiel et plusieurs institutions gouvernementales, est au centre des perturbations. « Toute perturbation dans cette zone est considérée comme une menace directe au pouvoir central », souligne un observateur politique. Les tirs entendus pourraient indiquer des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, ou des tentatives de dispersion violente des rassemblements.
Les quartiers d’Émana et d’Olembé, plus résidentiels et périphériques, sont également touchés par les troubles. « Cela montre que l’instabilité s’étend bien au-delà des zones traditionnellement contestataires », explique un habitant. Olembé, connu pour son complexe sportif, est un lieu où les jeunes se mobilisent souvent, ce qui pourrait expliquer la répression accrue dans ce secteur.
Ces tirs à Yaoundé interviennent après plusieurs jours de manifestations violentes et d’actes de vandalisme dans d’autres villes du pays. « La situation confirme que la crise post-électorale ne se limite plus aux fiefs de l’opposition, mais s’étend désormais aux zones considérées comme acquises au pouvoir », analyse un expert en sécurité.
Les affrontements et les tirs suggèrent une répression de plus en plus brutale des forces de l’ordre, alors que les partisans d’Issa Tchiroma continuent de revendiquer leur victoire et de défier l’autorité de Paul Biya.