Le monde médiatique camerounais est toujours sous le choc depuis la disparition brutale de Suzanne Kala Lobe. Elle s'est éteinte dans la nuit du 31 juillet au 1er août 2024, à l'âge de 71 ans. Née le 16 janvier 1953, elle a succombé à une longue maladie.
Son parcours journalistique, débuté en 1992, était empreint d'un héritage familial. Fille d'Iwiyè Kala-Lobè (1917-1991), journaliste et fondateur de Présence Africaine, elle avait choisi cette voie en hommage à son père. Ses premiers pas à La Nouvelle Expression furent remarqués, notamment grâce à sa chronique audacieuse "ma Candidate serait une Femme", publiée pendant l'élection présidentielle camerounaise.
L’un des fait qui marque son parcours journalistique, c’est quand elle a tenu tête à un certains Amougou Belinga en 2006. C’est ce que rappelle Jeune Afrique sur son site internet.
En effet, en 2006, Jean-Pierre Amougou Belinga, homme d’affaires actuellement détenu à la prison principale de Kondengui dans le cadre de l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, publie dans son journal L’Anecdote un article intitulé « Top 50 des homosexuels présumés du Cameroun ». La liste comprend des ministres, des hauts fonctionnaires, des hommes d’affaires, des évêques, des musiciens, des sportifs et même des défunts. Cette publication déclenche une vague de commentaires homophobes, restée dans les mémoires du pays, rappelle Jeune Afrique.
« Dans une période où l’homosexualité est plus que diabolisée, qui aurait alors osé dénoncer une telle stigmatisation ? Suzanne Kala Lobè. Lors d’une conférence de presse à Yaoundé, où des acteurs politiques et médiatiques débattent du sujet, la journaliste de La nouvelle expression se dresse contre la salle surchauffée pour condamner cette entreprise de discrimination par le groupe de presse de Jean-Pierre Amougou Belinga. Cette fois encore, Suzanne Kala Lobè s’attire les foudres de certains puissants de son pays », précise Jeune Afrique.
Suzanne Kala Lobe laisse sans doute derrière elle un héritage journalistique important, ayant incarné avec passion et dévouement sa profession jusqu'à ses derniers jours. Sa disparition marque la fin d'une ère pour le journalisme camerounais et suscite une vive émotion dans le pays.