Le Conseil des Camerounais de la Diaspora (Ccd) et le Réseau respondere advocatus (Ra) ont porté plainte récemment au Tribunal judiciaire de Paris contre les autorités camerounaises identifiées et contre X pour tortures et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants.
Dans un courrier daté à Paris, le 15 novembre 2021 adressé au Procureur de la République Près le Tribunal Judiciaire de Paris, l’association dénommée Conseil des Camerounais de la Diaspora (Ccd) et l’association dénommée Réseau respondere advocatus (Ra) attirent son attention «sur les faits de tortures, et de traitements inhumains et dégradants, exercés sur des citoyens camerounais par des officiels camerounais, actes n ayant jamais fait l’objet de la moindre enquête au Cameroun». Mettant en exergue la torture au Cameroun les deux associations représentées respectivement par M. Waffo Wanto Robert et M. Jacques Megam rappellent des faits accablants.
Répression et actes de torture
Dans le contexte qui a conduit aux actes de tortures et autres traitements cruels, inhumains et dégradants au pays. Notamment les nombreuses arrestations survenues lors des manifestations du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) du 26 janvier 2019 organisées dans diverses localités du Cameroun. Ainsi que les jours qui ont suivi.
Pour avoir protesté contre les résultats de l’élection présidentielle du 07 octobre 2018 qui donnent le président sortant Paul Biya vainqueur alors que ce parti estime l’avoir remporté. Pour avoir aussi protesté contre les violence, dans les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest en guerre et appelé à des solutions pour mettre fin à la guerre.
Mais également pour avoir protesté contre l’impunité face aux détournements massifs des fonds publics, notamment ceux affectés à l’organisation par le Cameroun de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) 2019 qui a glissé en 2021 et dont la compétition est annoncée sans conviction pour début janvier 2022. Les deux associations font remarquer que «dans diverses villes et localités du pays, des manifestants ont subi des actes de répression y compris de nombreux tirs à balles réelles.
C’est notamment le cas de la célèbre avocate Maître Michèle Ndoki et bien d’autres». Waffo Wanto Robert et Jacques Megam soulignent que «presque toutes les personnes arrêtées, souvent sans aucun mandat», ont ensuite été conduites à différents lieux de détention.
Traitements cruels, inhumains et dégradants
Parmi ces lieux de détention le Secrétariat d’État à la Défense (Sed), le Groupement Spécial des Opérations (Gso) et d’autres commissariats «où elles passeront des jours, voire des semaines en violation flagrante des dispositions légales sur la garde à vue et la détention provisoire».
Les deux association qui ont porté plainte notent que pendant cette période de détention dans ces différents lieux, les-personnes interpellées ont été «victimes actes de tortures et autres traitements cruels, inhumains et dégradants afin de le‘s amener à dénoncer l’action politique du Mrc; victimes de bastonnades, passages à tabac, arrosages à l’eau, scènes d’humiliations publiques, etc. privés du minimum sanitaire et vital; détenues au secret et privées de l’assistance de leurs avocats et des visites de leurs familles et proches».
Selon les plaignants, plusieurs victimes s’en sortiront avec des fractures, des blessures, des incapacités de longue durée, des ecchymoses et divers traumatismes. Ils font savoir que d’autres faits justifient la saisine de cette juridiction et sont susceptibles de recevoir la qualification d’actes de torture ou ci traitements inhumains et dégradants.
Ils citent la privation de sommeil pendant 48 heures minimum, la privation de nourriture et d’eau pendant 48 heures minimum, les violences volontaires aggravées, l’obligation de stations debout prolongées, la nuit, l’obligation de rester nue pendant plusieurs minutes en présence d’autres membres de sa famille politique, le refus aux détenus de faire les besoins élémentaires.
Faits archivés et documentés
Ainsi que le fait d’obliger les personnes à se coucher sur un sol sans matelas ni draps et la mise en danger de la vie d’autrui en incarcérant des détenus politiques, dans les quartiers des grands criminels. Les deux associations soulignent aussi qu’en dépit de nombreuses publications et condamnations publiques, y compris par des organisations internationales de défense des droits de l’Homme, les tortionnaires n’ont jamais été inquiétés et leur hiérarchie n’a entrepris aucune action pour faire sanctionner ces crimes.
Elles disent tenir à dispositions différentes photographies des images de répression et de torture suites aux manifestations du 26 janvier 2019. De même, en ce qui concerne les manifestations du 1er juin 2019 dans plusieurs villes du pays, une répression féroce va s’abattre sur les manifestants.
Ces derniers réclamaient la libération des leaders et militants détenus depuis janvier 2019. Il y aura de nouvelles arrestations et déportations des personnes arrêtées et conduites vers Yaoundé. Notamment des militants et sympathisants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun(Mrc). , Ils ont été conduits aux différents lieux déjà mentionnés.
Ils vont y subir à leur tour des actes de tortures et autres traitements cruels inhumains et dégradants: «En dépit de nombreuses publications et condamnations publiques, y compris par des organisations internationales de défense des droits de l’Homme, les tortionnaires n’ont jamais été inquiétés et leur hiérarchie n’a entrepris aucune action pour faire sanctionner ces crimes».