Du regroupement au SED Le lanceur d’alerte N’zui Manto a levé le voile il y a peu sur une situation donnée. Celle des arrestations des partisans de l’opposition, surtout du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) dans le cadre des manifestations. Lorsqu’ils sont arrêtés, il leur arrive une chose. C’est cela que décrit cette ancienne victime.
Je suis la preuve vivante de ce que vous racontez. Mon nom c’est Gaston, je vis actuellement à Montréal au Canada. On nous arrête avec le président Mamadou Mota, le chef Effa et bien d’autres membres et sympathisants du MRC le 19 juin 2019 devant le magasin Score, lors de la marche pacifique réclamant la libération du président Maurice Kamto et ses alliés.
Tellement nous étions nombreux que le seul moyen de nous contenir était de nous dispatcher dans différents commissariats et brigades de la ville de Yaoundé, y compris le SED. Je me suis retrouvé au SED avec 56 autres Camerounais et je souhaiterais que vous me suiviez bien.
Avant d’arriver au SED proprement dit, on est passé par le Regroupement où on nous a tous tamisés avant de nous envoyer au SED. Comment ça s’est passé ? C’est là où ça commence à être intéressant. Nous sommes arrivés au Regroupement au nombre de 202 je crois bien. On a remis à chacun une grande enveloppe dans laquelle chacun devrait remettre son téléphone, sa carte d’identité et inscrire dessus son nom.
Une fois tout ceci récupéré, les éléments de la gendarmerie viennent chercher tous ceux qui n’ont pas de patronyme bamiléké, les emmènent dans les bureaux, les sermonnent vigoureusement, leur demandant ce qu'ils font dans les choses des bamilékés et ensuite les libèrent tous. Nous sommes restés 56 bamilékés et un gars du Mbam, un certain Rim Obama. On a retenu Rim Obama parce qu'il n’avait pas de carte d’identité et ils se disaient que ce serait un bamiléké qui est né dans le Centre et aurait appris la langue du coin.
Tout ceci pour confirmer effectivement que les misérables soldats du tyran Biya, chaque fois qu’ils arrêtent lors des différentes marches pacifiques du MRC, libèrent tous les autres et présentent à la face du monde seuls les bamilékés pour laisser croire que le MRC est un parti tribal.