Selon un article publié sur le site internet de J Jeune Afrique, l'Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec), principal syndicat étudiant du pays, a vu sa capacité de mobilisation s'effondrer ces dernières années. Créée il y a 20 ans, l'Addec était autrefois la bête noire des autorités, mais aujourd'hui, elle peine à rassembler les étudiants.
Le siège de l'Addec, situé dans le quartier de Ngoa Ekelle à Yaoundé, est difficile à trouver. La plaque indiquant l'emplacement des lieux a été vandalisée en 2019, apparemment par des gros bras envoyés par l'ancien recteur Maurice Aurélien Sosso, selon Hassan Mouliom, le nouveau président de l'Addec. Le local, loué 35 000 F CFA par mois, ne paie pas de mine et l'association ne perçoit pas de subventions, vivant de la générosité de ses membres ou des dons de ses sympathisants.
L'Addec n'a jamais été officiellement reconnue, ni par les autorités universitaires ni par la préfecture du Mfoundi, qui ne lui a jamais délivré de récépissé de déclaration de création. L'association ne dispose comme seul document légal que d'une feuille subrepticement soutirée d'un parapheur au cabinet du préfet au moment de sa création. Cette situation a entravé les activités de l'Addec, qui a déposé plusieurs plaintes contre l'ancien recteur, mais sans suite.
Malgré ces difficultés, l'Addec a parfois réussi à faire plier le pouvoir, inscrivant son nom au panthéon des luttes sociales les plus abouties de l'histoire du Cameroun. En 2021, à la suite d'un préavis de grève lancé par l'association pour protester contre la hausse des coûts des logements dans le quartier estudiantin, le ministre de l'Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, a immédiatement organisé une rencontre avec ses membres. Une réunion interministérielle s'en est suivie, et une brigade nationale des logements a été mise en place par le ministère de l'Habitat et du Développement urbain, l'Addec en étant membre.
Cependant, la capacité de mobilisation de l'Addec s'est effondrée ces dernières années. De 3 000 membres actifs en 2005, elle est passée à près de 5 500 membres quatre ans plus tard. Mais depuis, les effectifs ont fondu, jusqu'à être aujourd'hui difficilement quantifiables. L'Addec en est néanmoins à son huitième bureau depuis sa création, conformément à ce que prévoient ses statuts.
Selon la chercheure Marie-Emmanuelle Pommerolle, cette continuité d'action est « la plus grande nouveauté de ce type de mouvement ». Cependant, l'affaiblissement de l'Addec a une incidence directe sur sa capacité de mobilisation. Les appels à l'engagement sont omniprésents au siège de l'association, mais il est difficile de savoir si cela suffira à redynamiser le syndicalisme étudiant au Cameroun.
Les nominations de Samuel Eto'o soulèvent des questions sur ses intentions et sa capacité à travailler en harmonie avec le nouveau sélectionneur. Les fans de football camerounais espèrent que ces différends seront résolus rapidement pour permettre à l'équipe nationale de se concentrer sur les prochaines compétitions.