Région, département, arrondissement et ville d’origine, analyse et décryptage de la prise de Nguroje, au Nigéria.
L’on en sait un peu plus sur les hommes qui ont été interpellés lors du démentelement, au Nord-est du Nigéria, d’un champ de tir du mouvement terroriste sécessionniste.
Si leur identité est encore tenue secrète pour des besoins d’enquête, nous sommes d’ores et déjà en mesure d’affirmer qu’il s’agit essentiellement de ressortissants du Département de la Manyu, dans la Région du Sud-ouest, plus précisément l’arrondissement de Mamfé. Ils seraient un peu moins de trente.
Il faut ensuite traverser toute la Région du Nord-ouest, dans le département de la Donga Mantung, pour localiser le reste de la troupe assassine (probablement 06).
34 sécessionnistes Camerounais, sur les 39 personnes, ont été arrêtés quelques jours avant le nouvel an, dans une banlieue de Nguroje, une ville de l’État de Taraba, au Nord-est du Nigéria.
Les cinq autres seraient des instructeurs. Nigérians, ils sont originaires de l’État du Delta du Niger.
L’arrestation a eu lieu lors d’une opération visant des groupes armés qui massacrent les bergers Peuls et leurs troupeaux dans les collines du Plateau de Mambilla, frontalier de la Région du Nord-ouest Cameroun.
Mamfé, le bastion des terroristes sécessionnistes
Il y a quelques jours, Ebugnti rendait compte du jugement très sévère de certains chrétiens catholiques vis-à-vis de l’implication de l’Église catholique dans cette crise.
Ces éléments, qui proviennent de sources crédibles, sont de nature à accréditer ces récriminations. Il dévoilent les deux principaux viviers de recrutement du mouvement terroriste et font mentir certaines idées reçues.
En effet, alors que l’Église locale, par l’entreprise de la Bamenda Province Episcopal Conference (BAPEC) demande la démilitarisation de zone, exigeant la modification de la forme de l’État, que l’évêque de Mamfé (président en exercice de la BAPEC) feint d’ignorer l’existence des sécessionnistes, les opérations de la guérilla sur le terrain font de Mamfé le bastion du terrorisme.
Même si l’on se hâtera précautionneusement de tirer des conclusions, force est de constater que la Région du Nord-ouest n’est représentée qu’au minima dans cet enrôlement.
C’est pourtant à ses frontières qu’il sont entraînés. C’est également là-bas que se trouve le plus grand nombre d’agitateurs.
Ces chiffres prouvent enfin deux choses. La première, et contrairement à l’idée que vendent la presse et le Social Democratic Front (SDF), c’est que le mouvement sécessionniste ne fait pas forcément l’unanimité dans la zone.
La seconde, c’est le nombre relativement négligeable de miliciens recrutés et en formation. Ce qui a tendance à donner le sentiment que la milice sécessionniste est plus le fruit de la manipulation médiatique qu’autre chose.
Raison, donnée aux patriotes
Depuis le début de la phase de rébellion armée, les patriotes « anglophones » dénoncent la prise en otage de la population par une minorité d’activistes.
Ceux-ci usent de menaces, terreur et intimidations contre quiconque n’observerait pas les mots d’ordre de ville morte, de boycott de l’école, et surtout le déni d’appartenance au Cameroun.
Les hésitations du gouvernement à intervenir, pour rétablir l’autorité de l’État et assurer la sécurité du peuple citoyen, ont participé à légitimer la terreur, ancrer la peur et conduit à un vrai traumatisme social.
La population, qui se révèle majoritairement contre la tentative de scission du Cameroun, continue ainsi à se terrer et hésite à dire ouvertement sa réprobation.
Mais depuis le début de l’intervention militaire, la parole anti-sécessionnistes se libère progressivement. De plus en plus de patriotes expriment avec vigueur, leur réprobation du mouvement.