Tradition : Les rituels lies au mariage chez les Bamileke

Image illustrative

Fri, 18 Nov 2022 Source: www.camerounweb.com

Le mariage est une étape très importante dans la vie d’un Bamileke, car il permet de passer du statut « d’enfant » à celui d’homme socialement responsable. Selon la tradition, les mariées n’épousent pas leur conjoint, mais toute la famille de celui-ci. La famille se comprend ici au sens de la large famille africaine, et inclue non seulement le père et la mère, mais aussi les frères et sœurs, oncles et tantes, cousins et cousines, neveux et nièces, etc. A Bafou par exemple, le mariage est la troisième étape de l’ascension sociale d’un individu et se déroule en plusieurs étapes dont le choix des conjoints en est la première.

A l’origine, ce sont les parents de l’époux qui choisissaient leur future belle fille, notamment la première épouse. C’est pour cette raison que chez le Bamileke on dit que la première épouse d’un homme est celle de son père. Il faut signaler que la polygamie reste une option toute à fait acceptée, et généralement pratiquée. Cependant, le jeune garçon pouvait aussi opérer un choix à son goût, mais la validation de ce choix par les parents restait incontournable. Après une prise de contact informelle, les deux familles devaient vérifier, chacun de son côté si l’union entre les deux conjoints était possible. Plus précisément, il s’agissait de se renseigner sur les traits de caractères des membres de la famille (sont-ils violents ou impulsifs ? ont-ils souvent des problèmes de fécondité ? etc.), sur leur réputation (sont-ils réputés être des gens à problèmes, des sorciers ou des vampires ?). La vérification portait aussi sur le contrôle des liens de parentés, afin d’éviter un mariage entre des personnes de la même descendance (inseste), interdit par la tradition Bamileke. Cette vérification se faisait soit auprès des voisins, des amis, ou même des médiums (Ndu-si’ih et Nkem-si’ih). C’est pourquoi il était difficile d’accepter une fille dont on ne connaissait pas les parents, ou tout au moins les origines.

Lorsque ce premier test s’avère positif, les parents du prétendant demandent une audience auprès du père de la fille afin de « toquer à la porte ». Il faut cependant noter qu’avant cette première assise officielle, les deux aspirants au mariage se rencontrent déjà en cachette, et s’offrent même de petits cadeaux ; ils n’ont cependant pas le droit d’entretenir des rapports sexuels.

Source: www.camerounweb.com