Trafic d’organes humains: c’est la 5è fois que l'hôpital central de Yaoundé est accusé

Entrée de l'Hôpital

Thu, 30 Sep 2021 Source: LA VOIX DES JEUNES N° 055

Des proches d’un patient décédé dans cet hôpital accusent le personnel médical d’avoir prélevé illégalement des organes sur leur enfant. Suite à cet évènement, le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, a instruit une enquête pour établir les responsabilités. L’annonce a été faite via un tweet.

L’hôpital central de Yaoundé est à nouveau au cœur d’un scandale. Depuis le 24 septembre 2021, le personnel de ce centre de formation sanitaire est accusé d’avoir enlevé les organes d’un patient. Le jeune Ayissi Mengue Hilaire, hospitalisé pour blessures de couteau a perdu la vie dans des circonstances étranges. Selon sa famille, son pronostic vital n’était pas engagé avant son arrivée à l’hôpital. Dans un reportage réalisé par notre confrère Equinoxe Tv, la famille du patient indique que plusieurs parties du corps du jeune Hilaire ont été enlevés. Elle évoque entre autres son sexe, son cœur et ses reins.

«On ouvre le ventre. On ouvre les deux côtés de la cuisse. Où sont les reins ?», s’interroge un membre de la famille dans le reportage.

De son côté le Ministre de la Santé, Dr Manaouda Malachie, tente de calmer la situation. Il annonce l’ouverture d’une enquête et dénonce les actes de violences dont le personnel soignant a été victime. « Suite à l’incident survenu ce 24 septembre 2021 à l’HCY (Hôpital Central de Yaoundé), je viens d’instruire une enquête pour établir les responsabilités dans cette affaire (…) En tout état de cause, les agressions exercées ces jours sur le personnel de santé sont inacceptables, car des voies de recours existent », a publié le Ministre sur son compte Twitter.

C'est le 5ème cas enregistré dans cet hôpital, qui laisse à l'évidence croire qu’un vaste réseau de trafic d'organes humains s'y serait installé, et les commanditaires connus de sa hiérarchie. Des faits suffisamment graves qui révèlent au grand jour sur le trafic macabre qui consiste à dépouiller des corps déjà morts de leurs organes.

En mars dernier, J. Rémy NGONO faisait des révélations sur un réseau de trafics d'organes humains dans cet hôpital : « Le trafic des organes génitaux se passent entre 21h et minuit. Ça vient de la direction. La direction répercute ça au major général et le major général qui s’appelle Ndjana Germain. Rien ne peut se passer sans lui. À 21h, il y a la relève. Le médecin du jour doit partir. Quand il part, c'est là qu'arrive l'équipe des trafiquants d'organes humains et particulièrement des organes génitaux. Chez les hommes il s'agit du sexe, chez les femmes, on prend tout l'utérus. La seule partie qu'on ne prend pas c'est le rectum. On prélève également les seins. On met ça dans les glacières et ils appellent ça le courrier. Le courrier est récupéré par la personne qui a commandé entre 23h minuit. C'est une enquête que j'ai menée auprès des médecins eux-mêmes. Ils m'ont tout dit. Pour le faire on se sert d'un gynécologue, un chirurgien et dans ce service c'est Kouna Joseph qui est le chirurgien», confiait-il.

Cette affaire vient remettre au goût du jour, une histoire similaire qui s’est déroulée en 2012 à l’Hôpital Laquintinie à Douala. Une enquête avait été ouverte et quatre agents de l’Etat du service Anatomopathologie dudit hôpital avaient été révoqués de la Fonction Publique pour «faute lourde».

En attendant les résultats de l’enquête, le Ministre de la Santé publique condamne tout de même les violences exercées sur le personnel médical.

Source: LA VOIX DES JEUNES N° 055