C’est ce qui ressort du deuxième colloque national présidé par le ministre des Affaires sociales, Pauline Irène Nguene, vendredi dernier à Yaoundé.
L’exploitation des femmes ou des enfants à des fins sexuelles, le travail ou services forcés, l’esclavage, le trafic des organes sont entre autres formes de traite et de trafic de personnes en expansion au Cameroun. Un phénomène qui résonne comme une grave violation des droits fondamentaux des personnes et plus particulièrement des femmes et des enfants, principales victimes.
Selon les résultats d’une enquête rendue publique par la coalition « Protégeons nos enfants » en juin 2010, le phénomène semble en pleine croissance au Cameroun. La preuve, plus de 4000 enfants sont en situation de traite à des fins d’exploitation sexuelle au Cameroun. Avec 36% de victimes ayant moins de 13 ans. Les régions septentrionales sont les plus touchées avec 32,4% des victimes camerounaises enregistrées.
Pour prendre conscience de cette forme d’esclavage moderne qui prend de plus en plus de l’ampleur, l’Association des femmes et filles de l’Adamoua (AFFADA) a organisé vendredi dernier à Yaoundé, un colloque national sur la traite et le trafic des personnes au Cameroun.
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Avec pour thème : « Revue des acquis et stratégies d’amplification et de poursuite du combat ». Les travaux étaient présidés par le ministre des Affaires sociales, Pauline Irène Nguene, en présence de l’ambassadeur de France, Gilles Thibault.
Il a été question pour l’AFFADA en partenariat avec des Ong de dresser un état des lieux de la situation. Ceci dans la perspective d’améliorer les capacités de lutte et de prévention contre ce phénomène et de voir comment assurer l’insertion sociale des victimes. Pour le ministre Pauline Irène Nguene, cette lutte ne saurait être l’affaire des seuls pouvoirs publics : elle est un défi national, une responsabilité collective.
« Chacun dans son secteur constitue dès lors un réel motif d’espoir et augure d’une implication effective de tous les maillons de la société camerounaise pour y mettre un terme », a-t-elle clamé. A sa suite, Françoise Baba, présidente de l’AFFADA a saisi cette opportunité pour inviter les uns et les autres à la dénonciation de ce fléau.
Les recommandations issues de cette rencontre vont déboucher sur l’élaboration prochaine d’un Plan national d’action de lutte contre la traite des personnes.