La ville de Yaoundé, abritant environ 3 millions d'habitants et parsemée de collines aux flancs souvent occupés par des habitations précaires, est régulièrement le théâtre d'éboulements pendant la saison des pluies, comme l'a rapporté l'AFP.
Cette fois-ci, le drame s'est déroulé en début de soirée dans le quartier de Mbankolo, situé à la périphérie nord-ouest de la capitale. Une digue retenant les eaux d'un lac artificiel, gonflé par des pluies diluviennes, a cédé, provoquant la destruction d'environ trente maisons, selon la chaîne de télévision publique CRTV. Le sous-préfet du secteur II de Yaoundé, Daouda Ousmanou, a déclaré à la radio publique que "l'eau a balayé tout sur son passage" lors de l'éboulement consécutif à de fortes pluies.
Selon l'AFP, les secours ont été rapidement déployés pour tenter de retrouver des survivants. Dans un premier communiqué, le capitaine de vaisseau David Petatoa Poufong, commandant en second du corps national des sapeurs-pompiers, avait fait état de quinze personnes décédées, mais le bilan ne cessait d'évoluer. Plus tard dans la matinée, le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a annoncé sur place un nouveau bilan de 27 morts, indiquant ainsi la gravité de la situation.
L'AFP a également signalé qu'en fin de matinée, soit quinze heures après le glissement de terrain, deux habitants du quartier ont découvert deux corps d'enfants sans vie. Les dépouilles de huit adultes ont été transportées dans les véhicules des pompiers sous le regard d'une foule bouleversée, mélangeant badauds et proches en pleurs.
Des images diffusées sur la CRTV, citée par l'AFP, ont montré l'étendue des dégâts avec le pan de la colline effondré et les restes de maisons, principalement construites avec des matériaux fragiles tels que le bois, la terre séchée et la tôle. Selon Cyprien Djou, un agent administratif de la mairie de l'arrondissement résidant dans le quartier, le mur construit par les Allemands pour contenir les eaux a cédé sous la pression, provoquant le déversement du lac sur les habitations situées sur le flanc de la colline.
Le ministre Atanga Nji, sur place, a souligné le caractère dangereux de ces habitations construites dans une zone à risque. Il a ajouté que des mesures seraient prises pour sensibiliser les habitants à l'évacuation des zones non constructibles, en reconnaissance du fait que chaque année, de tragiques décès surviennent dans de telles conditions.
L'AFP a également rappelé qu'un événement similaire avait eu lieu le 27 novembre 2022, lorsque quinze personnes avaient perdu la vie dans un éboulement à Damas, au sud de Mbankolo. Des pluies torrentielles avaient provoqué l'effondrement d'un terrain vague en pente, où une foule assistait à un hommage funéraire, laissant la communauté dans le deuil.