L'Ambassade du Cameroun à Washington est au cœur d'une grosse polémique. Un Camerounais aux États-unis dénonce le mauvais traitement des Camerounais à l’ambassade du Cameroun à Washington. Il a écrit à l'ambassadeur en charge de ce département diplomatique.
« Excellence Monsieur l’Ambassadeur,
Je suis un camerounais vivant aux Etats Unis d'Amérique depuis un peu plus d'une vingtaine d’années. Durant ces deux décennies, j’ai vu défiler deux de vos prédécesseurs. J’ai également connu l'avènement des délocalisations du siège de l’ambassade du Cameroun à plusieurs autres lieux sans que ces nouvelles adresses tout comme d'autres informations pratiques et autres ne soient mises à jour sur le site internet. Pour ne pas faire offense, je me garde de commenter la qualité même du fameux site, en comparaison à ceux des autres pays de notre continent, beaucoup plus actifs et dynamiques que celui du pays de mes origines. Passons...
J’ai vu des camerounais se faire éconduire de l’enceinte de l’ambassade comme des malpropres, plusieurs autres être envoyés paître avec dédain et mépris, les plus chanceux n’ont tout simplement pas eu accès au building. Rappelons que l'unique raison pour laquelle ces infortunés ont subi ces affres c'est le fait pour eux de s'être rendus à ce saint des saints, s’enquérir de la situation de leurs documents administratifs (Visas, Passeports, Actes de naissance...etc.) Pour avoir donc osé faire le déplacement de l’ambassade pour exprimer de manière citoyenne leurs frustrations, ces pauvres compatriotes et des malheureux venus d'autres états ont souvent été traités comme des pestiférés à un haut lieu-dit de diplomatie, c'est-à-dire cet endroit ou les codes et les rouages élémentaires se doivent d'être : la courtoisie, la politesse, le respect, la considération, et que sais-je encore!
Excellence, si je vous écris aujourd’hui après avoir longtemps hésité à le faire, c’est parce-que lorsque vous avez pris vos fonctions en Juin 2016, nous, Camerounais, avons nourri l’espoir de l'avènement d'une nouvelle dynamique. Nous étions alors persuadés de par la réputation positive qui vous précédait, que désormais, la méprise, les déconvenues et les galères ne seraient plus qu'un vieux souvenir. Nous avions alors rêvé d'une nouvelle et glorieuse ère sous votre magistère eu égard au parcours élogieux qui est le vôtre. Nous nous attendions alors à des changements notables en matière de qualité du service, impulsés non seulement par un haut commis de l'État, mais aussi par un serviteur patriote, un aristocrate chevronné. Hélas, six ans plus tard,
je suis au regret de vous le dire sans fioritures, le constat est amère excellence, les fruits n'ont pas ténu la promesse des fleurs, la pathologie du malade dénommé <
Excellence, peut-être serais-je blâmable de faire un procès en sorcellerie à un haut responsable de la République de votre acabit qui ignore tout du fonctionnement au quotidien de la très haute institution, la plus représentative de notre pays commun à vous et à moi, ici à des milliers de kilomètres de Yaoundé. Si tel est le cas, je vous exhorte à accepter mes plates excuses pour cette méprise. Il m’est juste difficile d’imaginer que le premier responsable de l'État camerounais ici aux USA que vous êtes, ne soit pas au fait des réalités du calamiteux service offert dans ses services. Je me garderai juste de formuler quelques questionnements pour vous donner une petite idée de l'ampleur de la situation que j'essaie peut-être avec maladresse de décrier.
Excellence Monsieur l'ambassadeur, seriez-vous au courant de ce que vivent vos compatriotes qui font des demandes de visas en bonne et due forme? Un nouveau logiciel nous a été présenté il y'a peu, censé favoriser une nouvelle donne en terme de célérité dans le traitement des dossiers soumis, et nous avons pensé que nous étions au bout de nos peines. L’idée de pouvoir faire une demande de visa électroniquement sans forcément aller y déposer son passeport physique au risque qu’on ne le retrouve plus jamais parce qu’égaré par et dans vos services semblait séduisante et révolutionnaire.
Mais, par courtoisie, je suis peiné de vous faire savoir que la situation est passée au stade de ce qu'on pourrait considérer selon la formule consacrée de <
Excellence, il m’est difficile de croire que vous êtes au fait des désagréments permanents et réguliers des usagers sont le moindre mal est celui de téléphoner à l’ambassade pendant des jours voire des semaines sans jamais pouvoir joindre ne serait-ce que le réceptionniste.
Monsieur l’ambassadeur, rien n’a changé. Pas plus tard que le jeudi d'avant-hier, j’ai rencontré une dame toute bouleversée et alarmée parce qu’elle s’est rendue à l’aéroport expliquer à la compagnie aérienne qu’elle n’a pu obtenir son visa, pourtant approuvé depuis plus de deux semaines d’après les informations disponibles dans le système. La compagnie aérienne lui a rétorqué ne pouvoir accorder de suite à sa doléance. Il n’a donc finalement pas été possible qu'elle soit embarquée dans son vol sans le préalable pour elle de présenter son visa de sortie. La conséquence évidemment Monsieur l'ambassadeur, c'est qu'elle a bonnement perdu son billet d’avion en ces temps d’été ou les coûts sont extrêmement élevés. Pourquoi tant de légèretés Monsieur l’ambassadeur? pourquoi les camerounais ont-ils droit à ce traitement inhumain et déshumanisant pour dire le moins?
Monsieur l’ambassadeur, je me permets très humblement de vous suggérer sans délais des séminaires de renforcement de capacités dans vos services. Nous avons appris pour le regretter que le système de gestion de visas serait désormais confié à une société ivoirienne À priori, cela pourrait se comprendre sachant que Camerounais et Ivoiriens sont tous fils et descendants du même ancêtre africain. Toutefois, avec lucidité, c’est à se demander si les camerounais n'ont pas l'aptitude, la capacité, l'expertise ou le talent pour s’en occuper eux-mêmes? Loin de moi l’idée de vouloir politiser cette affaire, mais ce système ne marche pas, il est moribond. De mon modeste point de vue, et de ma modeste expérience enrichis par les expériences malencontreuses d'autres compatriotes, il est temps de nous dispenser de toutes ces misères. Monsieur l'ambassadeur, prière de prendre vos responsabilités les plus élémentaires et les plus usuelles, sachant que vous êtes là pour nous protéger, et il y va de l’image de notre pays et la réputation de la chancellerie dont vous avez la charge.
Je suis un Camerounais Patriotiquement...», lit-on dans la note.