David Eboutou, historien et analyste politique camerounais, a récemment pris position contre ce qu'il considère comme une recrudescence du tribalisme dans le discours politique national. Dans une déclaration largement diffusée, il critique vivement la tendance à désigner certaines tribus comme responsables des problèmes du Cameroun.
Selon Eboutou, ces accusations sont souvent le fait de "petits politiciens sans épaisseur" ou de "néo-activistes et néo-opposants béotiens", révélant selon lui "le niveau médiocre de notre culture politique". Il déplore particulièrement l'utilisation d'événements d'actualité, tels que les résultats du récent concours de l'EMIA (École Militaire Interarmées), comme prétexte pour attiser les tensions ethniques.
L'analyste réfute catégoriquement l'idée qu'une seule tribu puisse être responsable de la gestion ou de la "destruction" du Cameroun. Il affirme au contraire que le pays est "confisqué par une oligarchie multi-ethnique", constituée d'un "petit groupe d'amis" issus de toutes les régions et tribus du pays, qui se partagent les privilèges de l'État.
Eboutou appelle à dépasser ces "arguments tribalistes à deux balles" pour se concentrer sur de véritables programmes politiques visant à construire un "nouveau Cameroun". Il critique notamment certains politiciens aspirant à gouverner qui se complaisent dans ce qu'il qualifie de "faiblesse intellectuelle".
Cette prise de position intervient dans un contexte de tensions politiques et sociales au Cameroun, où les questions d'identité ethnique restent sensibles. Elle souligne la nécessité d'un débat politique plus mature et centré sur les enjeux réels du développement national plutôt que sur des clivages ethniques.