Tribunal: le Cameroun endetté à hauteur de 186 milliards auprès d'une entreprise française

PM Dion Ngute Dion Ngute, Premier ministre, chef du Gouvernement camerounais

Tue, 8 Apr 2025 Source: www.camerounweb.com

L'un des maux qui gangrènent le Cameroun est la mauvaise gouvernance. Le pays n'est pas seulement dirigé par des gens qui volent et pillent les caisses de l'Etat. Ceux qui nous dirigent, prennent des décisions tellement graves qui ont des conséquences dévastatrices pour tous les Camerounais.

Ainsi, l'État camerounais est une fois de plus convoqué au tribunal, cette fois par Actis, actionnaire majoritaire d’Eneo, qui réclame 186 milliards de FCFA d’arriérés. Entre factures impayées, TVA en souffrance et compensations oubliées, la compagnie d’électricité est au bord de l’asphyxie.

Face à l’inaction du gouvernement, Actis menace de porter l’affaire devant l’arbitrage international, invoquant un accord signé avec le Royaume-Uni en 1982.

Privatisation ratée, renationalisation risquée

Depuis la privatisation d’Eneo en 2001, l’État semble jouer un rôle paradoxal : il confie le secteur au privé, mais refuse de payer sa propre consommation. Résultat ? Coupures intempestives, infrastructures vétustes et investisseurs en fuite. Actis, qui avait repris le flambeau en 2014 après le départ d’AES Corporation, cherche désormais à se débarrasser de ses parts.

Le gouvernement tente de racheter les 51% détenus par Actis pour reprendre le contrôle. Mais dans un pays où la gestion publique rime souvent avec inefficacité et corruption, cette renationalisation pourrait bien transformer Eneo en un gouffre financier sans fond.

Le Cameroun, champion du repoussoir pour investisseurs

Attirer les capitaux privés pour ensuite les pousser à la sortie par mauvaise gouvernance, c’est un classique camerounais. Après les transports et les télécoms, l’énergie suit la même trajectoire.

Et pendant que l’État s’enlise dans ses litiges financiers, les Camerounais, eux, continuent d’allumer des bougies en attendant que la lumière revienne… un jour.

Source: www.camerounweb.com