Tribunal militaire: la culpabilité de Mancho Bibixy requise

Mancho Bibixy Grand Le Procureur demande que Bibixy soit déclarés coupables de coaction d’actes de terrorisme

Tue, 17 Apr 2018 Source: L'Oeil du Sahel N°1061

Le Commissaire du gouvernement demande que l’animateur radio et ses coaccusés soient déclarés coupables des faits de coaction d’actes de terrorisme.

Vendredi 13 avril 2018, l’animateur Mancho Bbc et ses sept coaccusés étaient devant le tribunal militaire de Yaoundé où ils sont jugés depuis février 2017, pour les faits de coaction d’actes de terrorisme. Au cours de l’audience, le Commissaire du gouvernement a demandé que les huit accusés soient déclarés coupables des faits qui leur sont reprochés.

Mancho Bbc et ses codétenus sont poursuivis dans le cadre des mouvements d’humeur enregistrés dans les régions anglophones depuis novembre 2016. Cette affaire a été renvoyée au 23 avril prochain à la demande des avocats de la défense qui, comptent présenter leurs plaidoiries. C’est après cette phase de plaidoiries que l’animateur radio et ses camarades seront fixés sur leur sort. Tous ces accusés sont parmi les personnes qui n’ont été libérés le 29 aout 2017, suite à un communiqué du secrétaire général de la présidence de la République. Dans ce communiqué, le chef de l’Etat a décidé d’abandonner les poursuites à l’encontre de certains accusés poursuivis dans le cadre de la crise anglophone.

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Seuls Me Felix Agbor Bala, Dr. Fontem Neba, Paul Ayah Abine et plusieurs autres jeunes avaient été libérés. Les avocats de Mancho Bbc et ses codétenus ne cessent de crier à un acharnement judicaire. Après le procès de Mancho Bbc et ses coaccusés, un autre détenu anglophone a été condamné. Joseph Ngaling Ngwa, présenté comme américain d’origine camerounaise a écopé de 11 ans d’emprisonnement ferme au tribunal militaire de Yaoundé ainsi qu’une amende de 250.000F.Cfa à payer.

Cet homme vivait aux Etats –Unis, mais a été arrêté au moment où il était venu passer ses congés à Bamenda qui vivait aux Etats-Unis, était venu passer ses congés à Bamenda lorsqu’il a été arrêté dans le cadre de la crise anglophone. Ce même vendredi quelque heures après l’audience, dernier, Me Felix Agbor Bala, constitué depuis sa sortie de prison pour assurer la défense de Mancho Bbc et ses coaccusés est allé dénoncer le silence de l’Union des populations du Cameroun (Upc) sur les arrestations des jeunes gens à Bamenda depuis janvier 2017.

C’était au cours d’un débat que ce parti organisait dans le cadre de ses 70 ans : « Le silence d’un parti historique comme l’Upc me désole parce que je n’arrive pas à comprendre pourquoi on arrête les gens à Bamenda et les envoie à Yaoundé pour qu’ils soient jugés alors qu’il y a les tribunaux où ces gens ont été arrêtés. Les gens sont tués dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, d’autres sont enlevés mais les partis politiques n’engagent pas des véritables démarches pour mettre la pression au gouvernement de recourir au dialogue», a déclaré Me Felix Agbor Bala. Quelques jours avant, trois autres personnes avaient déjà été condamnées.

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Le 10 avril 2018, l’écrivain Terence Penn Kahn s’est vi infligé une peine d’emprisonnement de 12ans, alors que Benjamin Che et Andrew Ambeizi ont écopé chacun 11 ans de prison. Tous ces accusés comparaissait devant le tribunal militaire pour les faits d’hostilité contre la patrie, outrage aux corps constitués, rébellion, dégradation des biens publics, pillage en bande et coaction de terrorisme.

Le 10 avril devant les membres de la collégialité, l’écrivain Penn Terence Khan a déclaré : « Quand la justice devient la loi, la résistance devient un devoir. Le problème anglophone est spécifique, cela n’a rien à voir avec les problèmes de développement qui affectent le Cameroun dans son ensemble. Il s’agit du manque de protection institutionnelle de la minorité anglophone de l’assimilation culturelle d’un peuple et de son identité. »

Source: L'Oeil du Sahel N°1061