Tribunal militaire : première victoire pour Amougou Belinga

Amougou Belinga reste en prison

Tue, 12 Dec 2023 Source: www.camerounweb.com

Le président du groupe l'Anecdote Amougou Belinga et le Directeur général de la DGRE Maxime Eko Eko restent en prison malgré la prétendue ordonnance de mise en liberté qui a fait le tour des réseaux sociaux depuis bientôt deux semaines. Cette situation a provoqué la colère des avocats des prévenus cités dans l’affaire d’assassinat du journaliste Martinez Zogo.

Le revirement spectaculaire du juge d’instruction SIKATI II KAMWO Florent Aimé qui ne reconnait plus l’ordonnance qui lui est attribuée peut encore jouer en faveur du Zomloa des Zomloa et du chef du service des renseignements du Cameroun. En effet le comportement du juge a jeté du discrédit sur tous les actes qu’il prendrait dans le cadre de cette affaire. S’il maintient en détention Jean-Pierre Amougou Belinga et Maxime Eko Eko, l’opinion publique nationale et internationale douterait de l’impartialité de sa décision. C’est d’ailleurs le cas avec le bâtonnier du Cameroun qui parle de simulacre dans une note adressée au ministre de la défense Beti Assomo.

« Le public, tant national qu'international, s'est interrogé sur l'audace d'un tel simulacre de système judiciaire et s'est demandé ce qu'il adviendrait des décisions de justice si un tel simulacre était porté sur la scène publique », écrit Me MBAH ERIC MBAH. CamerounWeb vous propose l’intégralité de la lettre.

Le 2 décembre 2023 au matin, le barreau du Cameroun et l'opinion publique ont été plongés dans un choc ignoble généré par des instruments et des processus issus du département de la justice militaire, plus précisément du Tribunal militaire de Yaoundé.

Dans le cadre du dossier communément appelé saga AMOUGOU BELINGA EKO EKO ou l'affaire Martinez ZOGO, une affaire décrite par beaucoup comme hautement sensible ; une description qui a attiré l'attention des oreilles et des yeux des systèmes judiciaires internationaux, des organes des droits de l'homme et des organes de presse sur nous ; les sorties du tribunal militaire de Yaoundé le 1er décembre 2023 ont jeté le plus grand discrédit sur l'ensemble du système judiciaire du pays.

En effet, le 1er décembre 2023, un juge d'instruction du Tribunal militaire de Yaoundé (SIKATI II KAMWO Florent Aimé), aurait rendu une décision accordant la liberté provisoire à AMOUGOU BELINGA et EKO EKO ; cette décision a fait la une des journaux, des écrans et de l'autoroute de l'information.

Le même jour, ladite décision de mise en liberté sous caution aurait été signifiée par le greffier présent aux avocats des accusés. La preuve de signification émise par ledit greffier (NKOA Jean Didier) a fait des vagues dans les médias.

Dans un contraste sans précédent, le juge d'instruction (SIKATI II KAMWO Florent Aimé) a émis une correspondance adressée au Commissaire du Gouvernement du Tribunal Militaire de Yaoundé dans laquelle il met en cause l'authenticité de ladite décision prétendument revêtue de sa main et de son sceau.

Le public, tant national qu'international, s'est interrogé sur l'audace d'un tel simulacre de système judiciaire et s'est demandé ce qu'il adviendrait des décisions de justice si un tel simulacre était porté sur la scène publique.

Votre Excellence, la situation est suffisamment préoccupante car l'intégrité du système judiciaire a été mise à l'épreuve. Le fait qu'un tel embarras judiciaire se produise et que votre département ministériel ne se prononce pas pour expliquer et clarifier la situation au public, ne fait qu'aggraver la crainte pour la crédibilité de notre système judiciaire avec les conséquences qui en découlent sur l'investissement et d'autres secteurs du développement.

Votre Excellence, c'est sur cette note que le Barreau du Cameroun vous prie, compte tenu de la gravité de l'impact de ces contradictions sur le système judiciaire du pays, de vous pencher sur la question et de veiller à ce que la population soit éclairée sur ce qui s'est passé ; la véracité des documents qui circulent et les auteurs de ces actes déshonorants soient traduits en justice afin de redorer le blason de la magistrature.

Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de notre détermination à jouer notre rôle de vigie à tout moment.

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